Quand j'étais gosse (5-6 ans), je détestais les pâtes. Mes parents m'obligeaient à finir un plat interminable en me disant : « Si tu ne manges pas, on appellera le grand Babahou ! » Avec le temps, cette méthode pédagogique m'a semblé bien négative : je n'ai jamais su qui était ce monstre sorti de quelque vieille légende, mais j'en avais peur. Depuis, j'ai changé d'avis et j'ai pris du poids. Macron n'est pas mon père, mais il m'a quand même appris qu'un ultimatum peut avoir du bon. Son discours du 12 juillet sur le passe sanitaire a permis d'étendre la campagne vaccinale à 87 % des Français. Beaucoup se sont fait vacciner pour éviter les ennuis. La semaine dernière, re-belote : le chef de l'État a annoncé qu'il ferait un discours aujourd'hui et du coup plusieurs dizaines de milliers de nos concitoyens ont pris rendez-vous sur Doctolib pour une injection du vaccin. Or le Sénat a tenté, mais en vain, de repousser la loi, votée par l'Assemblée nationale, pour prolonger le passe jusqu'en juillet prochain. Motif : le mandat du président ne va pas au-delà d'avril. Mais je peux citer des tas de lois qui courent sur plusieurs années, comme celle des dépenses militaires, ou celles dont les effets sont ressentis des décennies après qu'elles ont été votées. L'attitude du Sénat, à majorité de droite, n'avait qu'un objectif : empêcher Macron d'engranger un nouvel atout dans son bilan. C'est sûr que des pâtes al dente sont meilleures qu'une piqûre dans le bras. Moralité : pour immuniser toute la population, appelez le grand Babahou.
Humeur
Le grand Babahou
Publié le 12/11/2021
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Richard Liscia
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Source : Le Quotidien du Pharmacien