Lancée à titre de ballon d’essai en 2012 et réglementée depuis 2014, la télémédecine est devenue un outil indispensable depuis le début de la pandémie, notamment dans les zones rurales.
Avec la publication l’an dernier des nouvelles lignes directrices qui réglementent désormais la médecine à distance, le ministère de la Santé a aussi indiqué les conditions de prise en charge de certains actes de téléconsultation effectués en officine, comme les ECG, Holter ECG et MAPA (holter tensionnel).
Pour inciter le développement en zone rurale de la télémédecine, le gouvernement italien vient d’annoncer le déblocage d’une enveloppe de 10,7 millions d’euros qui sera destinée à quelque 6 000 pharmacies implantées dans les communes de moins de 3 000 habitants. Cette enveloppe sera prélevée sur le budget de 100 millions d’euros inscrit dans le plan de relance et de résilience (PNRR) et destiné aux pharmacies rurales de ces communes. Elle permettra d’accorder un crédit d’impôt de 50 % dans la limite de 3 000 euros TTC aux officines concernées par cette mesure qui loueront ou achèteront des appareils ou des dispositifs médicaux afin de renforcer leurs gammes de services de télémédecine.
Super-pharmacies
Pour le Dr Gianni Petrosillo, président du syndicat unitaire des pharmaciens ruraux (SUNIFAR), « l’adoption de ce dispositif démontre l’importance de la télémédecine qui peut permettre de gommer les inégalités territoriales de santé et de s’attaquer au problème majeur de la capillarité avec l’aide des officines, l’un des rouages essentiels du système de santé ». Pour le Dr Roberto Tobia, secrétaire national de la Fédération italienne des pharmaciens (Federfarma) et président élu du Groupement pharmaceutique de l’Union européenne (GPEU) pour l’année 2022, « cette décision renforce le modèle des « super-pharmacies » introduit en 2009 qui permet aux titulaires des officines d’élargir leur offre et aussi, de participer aux campagnes de prévention et de vaccination, de prendre en charge des patients chroniques et de prolonger leur rôle d’accompagnement en installant la téléconsultation dans leurs officines ».
Un autre projet important pour le développement des pharmacies rurales est également à l’étude du ministère de la Santé. Présenté en septembre dernier par Federfarma, il propose d’aider les titulaires à investir dans la formation professionnelle, structurelle et technologique pour moderniser leurs officines, notamment dans le sud du pays. Ce plan prévoit un soutien économique de 42 000 euros pour chaque officine prête à s’investir. L’opération serait financée par le ministère pour le développement du sud et l’Agence nationale de la cohésion des territoires. Les frais engagés par les pharmacies rurales seraient remboursés aux deux tiers par l’État. Le projet présenté par Federfarma repose sur trois points essentiels : vente, prise en charge du patient, services (par exemple, analyses, ECG, Holter ECG et tensionnel, examen de la capacité pulmonaire via autospirométrie, oxymétrie).