Le monde aujourd'hui

La majorité se porte mieux

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Publié le 07/09/2021
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Dans tous les partis et mouvements, la campagne électorale est bel et bien lancée. Elle a commencé avant la rentrée, ce qui donne lieu à un florilège de prises de position, de déclarations enflammées et de jugements à l'emporte-pièce. Cependant, depuis le discours du président de la République du 12 juillet annonçant l'instauration du passe sanitaire, on décèle un renforcement de son autorité, en dépit des manifestations nombreuses des anti-vaccins.

L'année 2022, aux yeux des diverses oppositions de droite et de gauche, devait être celle qui leur offrirait l'occasion de mettre un terme au duel Macron-Le Pen, dont les Français se disent lassés mais que la moyenne des sondages présente comme inéluctable. Pourtant, seulement le président sortant et la candidate du Rassemblement national semblent capables de franchir le cap du second tour. À gauche, Jean-Luc Mélenchon est censé faire le meilleur score mais ne dépasse pas les 13 %, ce qui est insuffisant pour qu'il se qualifie. La candidate probable du PS, Anne Hidalgo, reste immuablement au-dessous des 10 %. Les écologistes, qu'il s'agisse de Yannick Jadot ou d'Éric Piolle, naviguent sous les 8 %. 

À droite, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau estiment sagement qu'ils ne sont pas prêts à livrer bataille. Xavier Bertrand devance toujours Valérie Pécresse. Il se situe à 16 % et elle à 14. Il n'y a pas là de quoi épouvanter Emmanuel Macron, qui devrait être qualifié dans tous les cas de figure. On ne négligera pas la candidature éventuelle d'Éric Zemmour, dont on dit qu'il va prendre des voix à Macron et au candidat de la droite, mais dont on nous permettra de croire qu'il va surtout affaiblir le Rassemblement national.

Renaissance de Macron

Alors, l'affaire est déjà conclue ? Il n'en est rien. D'abord, les sondages effectués sept mois avant le scrutin ne reflètent que la situation actuelle, appelée à changer en profondeur ; ensuite, l'annonce de nouveaux retraits et de nouvelles candidatures modifiera le rapport de forces ; enfin, un événement grave peut se produire qui entamera l'avance du président. Toutefois, si les oppositions sonnent la curée, la République en marche n'est pas inerte qui accompagne et soutient la politique de l'exécutif, à la fois novateur et prudent. Nous n'assisterons pas dans les mois qui viennent à de nouvelles réformes, mais Macron, tout en défendant son bilan, répètera à qui veut l'entendre qu'il fera, pendant un second mandat, ce qu'il a annoncé  lors de sa campagne de 2017.

Entendez : il y aura une réforme des retaites et elle contribuera puissamment au rééquilibrage du budget. En effet, s'il est vrai que l'évolution de la politique est semée d'impondérables, la REM fonctionnera sur le thème de la résistance. Le temps des frondes et des états d'âme est écoulé. On fera donc comme s'il n'y avait pas d'alternative à Macron, sauf à se jeter dans les bras de l'extrême droite et on retient qu'il n'y a pas de gauche unie, d'autant que socialistes et écologistes ont des candidats différents, ce qui représente la meilleure recette pour un échec historique.

La renaissance de Macron est l'événement capital de l'année 2021. Il a montré, dans l'affaire du Covid que, au moins une fois, il a fait preuve d'autorité en contraignant ses concitoyens à aller se faire vacciner, sans que les manifestations éparses et antisémites l'aient fait reculer.  Même « Le Monde », quotidien peu suspect de flatter le pouvoir, lui a rendu hommage. Ce que les partis d'opposition n'ont pas compris, c'est que le pouvoir est entre les mains d'un démocrate authentique et que, pour le vaincre, il faut tout simplement présenter un démocrate.

 

Richard Liscia

Source : Le Quotidien du Pharmacien