La lèpre se manifeste par des lésions cutanées et une atteinte des nerfs périphériques. Les complications sont une perte sensitive, parfois une paralysie surtout des mains et des pieds, un risque de déficit sensitivomoteur total et définitif pouvant aboutir à des amputations et des lésions défigurantes de la peau et de la muqueuse nasale ainsi que des troubles oculaires (cécité).
On distingue la lèpre tuberculoïde paucibacillaire caractérisée par des plaques peu nombreuses hypochromes sur peau noire et rosée sur peau blanche, un déficit sensitif et de sudation et une perte de pilosité. La forme lépromateuse est multibacillaire avec des lésions très nombreuses et nodulaires typiquement mais il n'y a pas de déficit sensitif au niveau des lésions. Il existe d'autres formes borderline.
L’agent infectieux responsable est la bactérie Mycobacterium leprae. L’être humain est le seul réservoir de la maladie et la transmission se fait via des gouttelettes buccales ou nasales. Le temps d’incubation de l’infection peut durer plusieurs années pendant lesquelles les porteurs asymptomatiques peuvent transmettre la maladie, ce qui rend son élimination difficile à l’échelle mondiale.
Le bacille étant acide-alcool résistant (BAAR), sa mise en culture est impossible et le diagnostic est essentiellement clinique mais des examens peuvent être nécessaires (biopsie et bacilloscopie). Contrairement à une idée répandue, la lèpre est très peu contagieuse et ne se transmet que lors de contacts étroits et prolongés avec des personnes infectées et non traitées. Le risque d’être infecté au cours d’un voyage dans une zone endémique est peu élevé. Le traitement consiste en l'administration de trois antibiotiques (dapsone, rifampicine et clofazimine). La lèpre paucibacillaire peut être guérie en 6 mois et la lèpre multibacillaire en 12 mois mais les rechutes sont nombreuses (75 %) malgré un traitement bien conduit (résistance, charge bacillaire importante). Les nouvelles options thérapeutiques sont le méthotrexate, l'antiTNF alpha infliximab et l'aprémilast.
D’après un communiqué du Dr Romain Blaizot (CHU de Cayenne), chercheur en dermatologie/infectiologie tropicale.