La fièvre du papillon

Le réchauffement climatique donnerait des sueurs froides à nos fragiles papillons. C'est ce dont témoignent des travaux récemment publiés dans le Journal of Animal Ecology. Chez ces insectes ectothermes - qui ne produisent pas de chaleur interne -, la thermorégulation ne dépend que de leurs échanges thermiques avec l'environnement. Certaines espèces de lépidoptères cherchent ainsi l'ombre pour ne pas griller sur place… Et sont donc plus sensibles que d'autres au réchauffement climatique. Pour le prouver, des zoologues de l'université de Cambridge ont pris la température (on veut voir à quoi ressemble le thermomètre !) de 4 000 spécimens de 29 espèces différentes. Leurs résultats sont sans appel : les papillons blancs ou « citron » aux grandes ailes résistent mieux à la chaleur que les petits aux ailes très colorées. De fait, la population de ces derniers a exécuté un piqué fatal ces quarante dernières années. S'il est vrai que le battement d'ailes d'un papillon peut engendrer un typhon à l'autre bout du monde, il nous dit là autre chose : que notre planète va mal et qu'il y a urgence à en prendre soin.