« Je suis entré en pharmacie en pensant que ce n’était pas un métier pour moi, mais j’ai appris à l’aimer », explique Jacques Duchayne. En effet, ce fils d’un pharmacien de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) n’envisageait pas de revenir un jour s’y « enterrer ». Pourtant…
Dans l’enfance de Jacques Duchayne, l’officine paternelle est pour lui un lieu de vie où il vient parfois demander de l’aide pour une version latine. Plus tard, bac scientifique en poche, il se rêve océanographe dans l’équipe Cousteau, mais à l’heure des choix il rejoint la fac de pharmacie de Toulouse. Ses études y seront « rudes », souligne-t-il. Redoublant sa deuxième année, il est près d’abandonner, mais encouragé par son père, il tient bon et décroche son diplôme.
Mycologue de référence
Sa carrière débute dans l’industrie homéopathique (Dolisos), avant de revenir à l’officine comme adjoint dans différentes pharmacies girondines. Puis, en 1982, il rejoint son père, à l’occasion du transfert de son officine qui devient la Pharmacie Saint-Jean. Très vite, sa passion pour la mycologie, fait de lui le pharmacien de référence à Castelsarrasin (14 000 habitants) ; ses confrères lui adressant les personnes souhaitant un conseil avisé sur leur cueillette.
Après le retrait de son père en 1984, il fait grandir l’officine et accompagne toutes les évolutions du métier : tiers payant, arrivée des discounters, génériques… jusqu’à la vaccination. Une histoire qu’il avoue avoir traversée « en râlant » mais en s’adaptant toujours.
Syndiqué « pour défendre la profession », il s’engage dans les actions caritatives au sein du Lions Club, et son amour de la course hippique, l’amène à devenir commissaire* bénévole pour la société des courses de Castelsarrasin.
Lors d’un rallye automobile de pharmaciens, il rencontre Jean-Louis Machuron. Le courant passe et Jacques Duchayne participe à la création de l’antenne départementale de Pharmaciens sans frontières qui soutient un hôpital de Bulgarie. Après 2008, il rejoint Pharmacie humanitaire internationale. Là, il organise des collectes de vieilles radios pour financer : achats de médicaments pour un hôpital du Honduras, don de matériels pour différentes associations, fourniture de gourdes-thermos pour l’Ukraine ou les SDF de Montauban… « Ces engagements sont peut-être le fruit de mon éducation, indique-t-il. J’ai beaucoup trempé dans le scoutisme. Mais pour un pharmacien, l’implication sociale fait partie du métier. » En effet, bien après la vente de son officine (2019), on le retrouve comme bénévole dans un centre de vaccination Covid.
Sportif et musicien
Jacques Duchayne est aussi un sportif aux multiples facettes. Après le handball et la natation dans sa jeunesse, il a pratiqué le parachutisme, le parapente, et plus récemment s’est lancé dans le triathlon**. Une pratique stoppée par le Covid mais que, à bientôt 70 ans, il est décidé à reprendre. Tout comme la musique : doté d’une éducation de pianiste classique, il vient de s’inscrire à l’école de musique « pour découvrir le monde du jazz. J’envisage aussi d’arrêter quelques engagements pour avoir le temps de voyager, explique-t-il. L’Asie, l’Amérique du Sud me tentent. Et à mon âge, il ne faut pas attendre. »
* Sa mission : aider les juges officiels pour assurer l’organisation et le bon déroulement des courses.
** Les petits triathlons : 400 m de natation, 10 km de vélo, 2,5 km de course à pied.