Le Quotidien du pharmacien.- Vous avez choisi d’exercer en officine. Quelles sont vos motivations et quelles sont vos principales activités ?
Irène Serrano.- J’aime le contact avec les patients et le fait que nos missions soient très variées. Notre officine est très active en matière de suivi et de concertation pharmaceutique, ainsi que d’éducation thérapeutique des patients, c’est un de nos points forts. Nous effectuons aussi certaines mesures, dont les glycémies et le cholestérol, et nous faisons beaucoup de prévention. Nous sommes formés à beaucoup d’autres missions, mais il ne nous est pas permis de les exercer toutes, en particulier la vaccination. Par contre, nous donnons beaucoup de conseils dans ce domaine à nos patients, mais ce sont les infirmières qui effectuent les injections. De même, le renouvellement d’ordonnances nous reste interdit alors que nous serions aptes à le faire. Le pire, c’est que dans le même temps, les médecins se plaignent de manquer de temps et d’être surchargés de travail !
Comme beaucoup de pharmacies, votre officine a des horaires très étendus. Comment vivez-vous cette situation en tant qu’adjointe ?
Ici, nous sommes ouverts de 8 heures du matin à 10 heures du soir, du lundi au samedi, mais certaines pharmacies sont ouvertes 7 jours sur 7, parfois en continu. Cela peut effectivement poser des problèmes de roulement à certains adjoints, surtout à ceux et celles ayant des familles et des enfants. Personnellement, je ne travaille que le matin, c’est-à-dire jusqu’à 15 heures, mais c’est mon choix. Les horaires sont souvent cités par les adjoints espagnols comme l’un des inconvénients de leur activité. Ils réclament aussi de bons salaires et une bonne considération, tout dépend de l’officine ! Ici, je m’entends très bien avec Pasion, notre titulaire, et l’ambiance est excellente.
En dehors de l’officine proprement dite, avez-vous d’autres activités dans le domaine pharmaceutique ?
Oui, car notre Collège régional, c’est-à-dire l’Ordre d’Andalousie, est très actif et fait beaucoup de formation continue, tout en incitant les adjoints à être à la fois acteurs et auditeurs. Je suis donc beaucoup de formation continue, mais j’anime aussi des ateliers et des séminaires pour les autres pharmaciens : actuellement, j’assure une formation autour de la contraception. J’aimerais beaucoup devenir un jour enseignante en pharmacie. Ouvrir une officine est le rêve de tous les pharmaciens, mais les investissements et les risques sont importants, je ne sais pas si je le ferai plus tard, ou pas.
Irène Serrano travaille depuis cinq ans comme adjointe dans une officine de Séville, avec deux consœurs et sous la direction d’une titulaire.