Le Quotidien du pharmacien. – Quels types de relation entretenez-vous avec les infirmiers ?
Hedwige Brault – Nos relations sont très bonnes. Elles consistent, le plus souvent, à préparer les ordonnances qu'ils nous envoient car ce sont eux qui gèrent les stocks de médicaments du patient à domicile. S'il y a une incohérence ou un manquement dans la prescription, on appelle le médecin en amont si bien que, lorsque l'infirmier se présente, tout est résolu et le traitement est prêt. Il s'agit généralement d'un suivi de pathologie chronique. Cette collaboration permet essentiellement de gagner du temps dans la prise en charge du patient. Dans ce cas, pharmacien et infirmier agissent en binôme.
Comment envisagez-vous le rôle de l'IPA ?
Il va assurer une coordination de soins rapprochée qui va permettre de fluidifier le travail du médecin et d'assurer un meilleur suivi du patient. Il en résultera une amélioration dans l'observance des traitements et dans le suivi médicamenteux car une présence renforcée auprès du patient c'est une meilleure remontée de l'information, la possibilité d'adapter rapidement un traitement, de réagir au plus vite en cas de problème. L'IPA qui se rend au domicile du patient permet d'assurer une coordination de soins beaucoup plus poussée, impliquant le médecin et le pharmacien dans un trio de santé.
La rareté des IPA pèse-t-elle en temps de crise sanitaire ?
Tout à fait. Les crises révèlent souvent la place des nouveaux métiers. Il n'y aurait pas eu autant de ruptures dans le suivi des patients si les IPA avaient été plus nombreux. Ils peuvent assurer toute une partie des actes médicaux sur place. À l'avenir, leur rôle sera essentiel surtout dans les cas non aigus qui mobilisent moins que les patients complexes, dans les zones de désertification médicale, au sein des équipes mobiles et des maisons pluridisciplinaires.