« Ce concours m’a aidé à me dépasser, me découvrir d’une autre façon. C’est une belle expérience de vie. » Élu premier dauphin de « Mister Magnifique » France, le 30 novembre dernier, Guillaume Pujol est fier de ce parcours, plutôt original pour un étudiant en 6e année de pharmacie. En effet, rien ne prédestinait ce jeune ariégeois de 24 ans, plus habitué aux terrains de football qu’aux podiums, à performer dans un concours de beauté.
Sport et bénévolat
Guillaume Pujol grandit dans le village de Seix (700 habitants) entre une mère hôtelière et un père boucher-charcutier. Passionné de sport, il pratique rugby, tennis et football : « C’est indispensable pour mon équilibre et mon hygiène de vie, indique-t-il, car je suis un peu hyperactif et le sport m’aide à garder le contrôle. »
Pour ses études, il opte sans hésitation pour la pharmacie : « Je voulais soigner les gens, avoir un métier actif, varié, avec une forte dimension pluriprofessionnelle. » Direction Toulouse où il endosse le maillot de l’équipe de football de la fac de pharmacie et devient secrétaire du club, car il est toujours volontaire pour « aider les autres ». Il s’investit aussi dans la prise de notes des cours pour les étudiants handicapés, puis dans le tutorat. Un sens du service qu’il exprime encore en devenant conseiller municipal de son village : « J’avais envie d’apporter mes compétences, m’investir dans la vie communale. Je m’occupe surtout des questions liées à la santé, la vie associative et à l’organisation d’événements. »
Concours de beauté
Généreux et solidaire, on imagine mal Guillaume Pujol dans un concours de beauté, souvent considéré comme l’antichambre du narcissisme. Mais les hasards en ont décidé autrement : « Je pratique la photographie dans une association dont le président est le photographe officiel du concours Mister et Miss Magnifique, explique-t-il. Il m’a proposé de participer. J’y suis allé. D’abord par jeu. Puis je me suis piqué à ce jeu. »
Tout nouveau concours de beauté, Miss et Mister Magnifique entame en 2021 sa première édition. Plus inclusif que ses célèbres aînés, il n’exige aucun critère physique ou moral. Il suffit d’avoir entre 16 et 30 ans. Et son titre clinquant (« Magnifique ») est plutôt à prendre au second degré. Certes, les candidats sont présentés sur scène, lors d’un défilé où sont évaluées prestance, beauté, élégance. Mais ensuite, ils sont invités à se présenter à l’oral et à défendre (en deux minutes) une cause qui leur tient à cœur.
Pour Guillaume, lors de la finale nationale, ce fut la lutte contre la précarité sociale (sans abris, démunis). Un plaidoyer incisif où sa sincérité a fait merveille, lui offrant le titre de premier dauphin de Mister Magnifique France. Appellation qui, à la fac, lui vaut des remarques amusées, « mais toujours bienveillantes », souligne le jeune homme qui a su rester modeste : « Je garde les pieds sur terre. Je sais d’où je viens. »
Et il sait où il va. Son avenir est dans la pharmacie : « J’aime tout dans ce métier, le comptoir, comme la gestion. Je m’y sens vraiment épanoui. C’est le métier de ma vie. » En janvier, il va démarrer sa thèse* pour être diplômé en juin. Ensuite, il entamera une carrière d’adjoint, le temps de capitaliser expérience et économies, avant d’acheter sa première officine.
* Son sujet : le rôle du pharmacien d’officine dans les bilans de médication réalisés en EHPAD.