Le virus de la grippe aviaire 2022
L’IAHP est une pathologie virale très contagieuse pour les oiseaux sauvages (souvent à l’origine de la contamination des élevages) et domestiques, avec des épisodes de mortalité pouvant atteindre 100 %. Le virus identifié en décembre 2021 est de type A(H5N1), similaire à celui des épisodes de grippe aviaire de 2006, 2007 et 2015-2016, mais différent du H5N8 observé en 2016-2017 et 2020-2021. Pour rappel, la grippe saisonnière humaine actuelle est due à la co-circulation des types A(H1N1)pdm09 et A(H3N2) (1).
Une situation épidémiologique déjà critique
Selon les données du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (2), la France comptait au 26 janvier 2022 : 282 foyers d’IAHP en élevage, 27 cas en faune sauvage et 6 cas en basses-cours. Cette situation est malheureusement proche de celle de l’an dernier. Plus durement touché, le Sud-Ouest présente une augmentation des cas très préoccupante. Des mesures de biosécurité renforcée et de protection en cas de foyer déclaré ont été mises en place, incluant des mesures d’abattage et d’interdiction de déplacement des volailles ainsi que la claustration ou mise sous filets des basses-cours et la mise à l’abri des volailles des élevages commerciaux. L’épizootie de 2020-2021 avait totalisé 492 foyers en élevage de volailles et environ 3,5 millions d’animaux avaient dû être abattus !
La grippe aviaire est-elle dangereuse pour l’homme ?
La transmission du virus aviaire à l’homme est possible mais reste actuellement peu probable selon le Pr. Guérin de l’école vétérinaire de Toulouse (3). Les cas humains sont principalement des cas primaires, faisant suite à une exposition à des oiseaux infectés ou à un environnement contaminé, notamment dans le cadre de marchés aux volailles vivantes.
Le virus se retrouve dans les fientes et les sécrétions respiratoires des oiseaux infectés. L’homme s’infecte par inhalation de poussières contaminées ou par contact lors de la manipulation des animaux. De ce fait la consommation d’œufs, de foie gras ou de viande de volaille ne présente aucun risque pour l’homme. La transmission interhumaine est rare, ce qui écarte le risque de pandémie dans l’état actuel de nos connaissances.
Selon Santé Publique France, aucun cas humain de H5N1 n’a été observé depuis le début de l’épizootie en France ou en Europe. Un premier cas humain a été rapporté en Chine en janvier 2022, mais il concernait le type A(H5N6), différent du type actuellement présent en Europe ; les 4 autres cas de contamination humaine déclarés en Chine au 24 janvier 2022 étaient dus au virus A(H9N2) ne circulant pas en France.
L’efficacité des mesures de biosécurité mises en place dans la filière avicole aura un effet déterminant sur la prévention de la propagation du virus.
(1) https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et….
(2) https://agriculture.gouv.fr/influenza-aviaire-la-situation-en-france Situation au 26 janvier 2022.
(3) https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-tr…