Le Quotidien du pharmacien. – Quelles sont les obligations de l'officine en matière de collecte des déchets de produits de santé ?
Gilles Bonnefond – La reprise des médicaments non utilisés par l'officine est obligatoire (article L4211-2 du CSP), de même que la mise à disposition des boîtes pour la récupération des DASRI perforants des patients en autotraitement et des utilisateurs d’autotests de dépistage de maladies infectieuses transmissibles (article L4211-2-1). À noter que la collecte des DASRI s'étend désormais aux équipements électroniques associés à un dispositif médical perforants de type Omnipod. Les emballages en carton et notices en papier des médicaments doivent être triés par les patients avant de rapporter les MNU en pharmacie dans leurs emballages secondaires.
La communication sur les opérations de collecte envers le grand public est-elle efficace en pharmacie ?
Elle pourrait être plus en prise avec l'actualité et plus cohérente. L'opération « Un coup de tampon pour sensibiliser au tri des MNU » initiée par Cyclamed a, par exemple, été pointée du doigt par certains confrères reprochant l'utilisation d'un tampon encreur en plastique, matériaux peu écologiques, et les frais d'envoi qu'il a occasionné pour fournir toutes les officines du territoire. Par ailleurs, le public a été prié, pendant le confinement, de ne pas ramener ses médicaments périmés en pharmacie, alors que la période se prêtait particulièrement bien au tri puisque les personnes étaient à domicile et disposaient, pour certains, de plus de temps qu'à l'ordinaire. Il y a manifestement un travail à mener sur la communication vers le public qui doit être plus en phase avec l'actualité.
La collecte des masques de protection contre le Covid-19 par le circuit officinal doit-elle être défendue ?
C'est hors de question, sauf si cela devient un dispositif médical, mais on ne récupère pas ce que la grande distribution a vendu ! En revanche, en matière d'écologie, l'USPO a certaines propositions à défendre : l'idée d'une dispensation adaptée aux besoins du patient afin d'éviter à la source le gaspillage de médicaments ; la décision de certaines villes d'éteindre les croix lumineuses des pharmacies pendant la nuit - nous ne voyons pas l'intérêt de laisser son enseigne allumée quand l'officine est fermée ; la dématérialisation des documents qui résultent des échanges avec l'assurance-maladie (hormis l'ordonnance qui doit rester sous forme physique) et les fournisseurs, et ce afin d'éviter au maximum l'utilisation du papier.