LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. – Quelles sont les valeurs qui révèlent un diabète et quels sont les profils à risque dans la population ?
BERNARD SILVESTRE. – Le diabète se défini par un taux de glucose dans le sang équivalent à 1,26 g par litre à jeun et 2 g par litre à toute heure de la journée. C’est un état d’hyperglycémie pathologique dû à un manque d’insuline ou à une résistance anormale des tissus à son action. En fonction de l’étiologie, on a des patients atteints de diabète de type 1 (DT1 ou insulinodépendant), diabète de type 2 (non-insulinodépendants), gestationnel, iatrogène. De ce fait, leur prise en charge va varier selon le type de diabète. Dans la population, il existe des profils à risque qui devraient mesurer leur glycémie : les personnes âgées de plus de 45 ans, les familles où l’un des membres est diabétique, les personnes dont l’IMC (indice de masse corporelle) est supérieur à 28 kg/m², celles qui sont atteintes de dyslipidémie (cholestérol, triglycérides), les insuffisants rénaux, les femmes ayant eu des enfants de plus de 4 kg à la naissance, les hypertendus, ainsi que ceux qui témoignent de polyurie, polydipsie (soif intense), amaigrissement. Tous les jours, l’équipe officinale voit des patients atteints de diabètes et non du diabète. La prévalence des diabètes, qui était de 4,6 % de la population en 2011, est en forte augmentation (+ 5,4 % par an).
Comment s’assurer que le patient gère bien son autosurveillance glycémique (ASG) ?
La fréquence des mesures conseillée est de 4 à 6 glycémies par jour pour un diabétique DT1, 2 à 4 glycémies par jour pour un diabétique de type 2 ayant une insuline. La mesure de l’hémoglobine glyquée (HbA1c), marqueur de l’équilibre glycémique, est aussi importante et doit être effectuée tous les 3 mois. L’ASG doit est être bien expliquée au patient et/ou à son entourage. Là, l’équipe officinale a un rôle indéniable à jouer lors de la première prescription d’un lecteur de glycémie et de l’autopiqueur. Elle doit expliquer le déroulement d’une glycémie capillaire et préciser les modes de prise en charge : un lecteur remboursable tous les 4 ans chez l’adulte - deux chez l’enfant de moins de 18 ans - et les bandelettes prises en charge dans le cadre de la réglementation (limitée à 200 bandelettes pour les diabétiques de type 2 non insulinodépendants). Dès qu’il le peut, le patient devra reporter les résultats ainsi que des commentaires (repas copieux, activité physique, traitements…) sur un carnet de suivi qui permettra de les consulter facilement, notamment lors de la consultation. Pour les patients de type 2 - la majorité des diabétiques à l’officine - l’éducation thérapeutique est indispensable. La mise en place de mesures hygiénodiététiques efficaces est un préalable du contrôle glycémique. Le traitement médicamenteux ne viendra que si ces mesures sont insuffisantes.
Que peut-on proposer au patient pour mieux comprendre sa maladie et contenir son évolution ?
Comprendre sa maladie va permettre au patient de maintenir sa glycémie à un taux correct et de diminuer les risques de complications dues à la pathologie (atteintes oculaires, rénales, nerveuses, cardio-vasculaires…). C’est donc primordial. On peut lui donner des explications simples sur l’hypoglycémie, les aliments riches en glucose, les insulines… tout en tenant compte de ses caractéristiques physiques, de son mode de vie, de ses addictions, de son profil psychologique… Il faudra lui rappeler les objectifs auxquels il doit se tenir : mesures hygiénodiététiques, exercice physique, perte de poids, normalisation de la glycémie, prise en charge précoce des cofacteurs de risque (hypertension, lipides, tabac). Bien sûr, il devra se contrôler régulièrement (hygiène et sensibilité des pieds, contrôle ophtalmique, cardiaque, rénal, dentaire), se peser, prendre son tour de taille…
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