À nouveau réunis autour de la table pour la négociation salariale 2024, les partenaires sociaux n’ont pu qu’entériner le blocage des discussions. Les deux syndicats de titulaires, la FSPF et l’USPO, n’ont en effet pas obtenu de mandat de négociation.
Un nouveau tour pour rien. Comme fin 2023, la réunion de CPPNI (Commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation) qui s’est tenue lundi 29 janvier entre les syndicats de salariés et les représentants des titulaires d’officine s’est soldée par un nouveau statu quo, comme le déplore dans un communiqué Olivier Clarhaut, secrétaire général de la Fédération nationale FO des métiers de la pharmacie. À l’origine de ce blocage, rappelle-t-il, l’absence de mandat de négociation pour la Fédération nationale des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
La position des deux syndicats représentatifs n’a en effet pas bougé d’un iota. En l’absence de visibilité sur l’avenir économique de l’officine dans un contexte de négociations tendues avec l’assurance-maladie, les représentants des titulaires refusent toujours de prendre des engagements sur des revalorisations salariales. Un attentisme que dénoncent toutes les organisations syndicales de salariés qu’elles qualifient d’inacceptable, affirme Olivier Clarhaut. Il rappelle ainsi que « les 120 000 salariés de la branche restent, encore et toujours, les victimes collatérales d’un bras de fer entre les représentants des employeurs et la Sécurité Sociale que, par ailleurs, ils contribuent à financer ». Or, souligne le représentant syndical, l’absence de prise en compte de la perte de pouvoir d’achat des salariés entraîne un appauvrissement généralisé, les salaires des 16 premiers coefficients (100 au 220 inclus) étant désormais rattrapés et alignés sur le SMIC, depuis sa revalorisation de 1,13 % au 1er janvier 2024. Au-delà du manque de reconnaissance des efforts fournis par les salariés, le syndicat insiste sur les périls pesant sur l’attractivité des métiers de la branche, « qui se dégrade depuis plusieurs années, et qui nécessite une tout autre stratégie ». Dans ce contexte, la Fédération nationale FO des métiers de la pharmacie appelle les deux chambres patronales « à se présenter lors de la prochaine CPPNI du 11 mars avec des propositions sérieuses, pour une politique volontariste et dynamique, seule capable de garantir le maintien du pouvoir d’achat des salariés et de faire face aux difficultés actuelles de recrutement et au découragement des salariés de l’officine ».
Il est très probable qu’à cette échéance, la FSPF et l’USPO disposent d’éléments chiffrés sur l’évolution attendue de la rémunération officinale. Le groupe de travail dédié à cette question se réunira, en effet, demain après-midi et les premières prises de position de l’assurance-maladie sont attendues dans les jours à venir.
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