S’il n’a guère de compétences économiques ou industrielles, le Conseil de l’Europe reste le gardien des valeurs et de l’éthique européenne, y compris dans le domaine sanitaire : il rappelle donc qu’aucune pénurie de médicaments, quelle qu’en soit la raison, ne saurait justifier que les patients qui ont le plus besoin de traitements se voient discriminés en raison de leurs revenus, de leur âge ou de leurs handicaps par rapport à d’autres patients.
Si cela peut sonner comme une évidence dans certains pays, ce n’est pas forcément le cas pour tous les membres du Conseil de l’Europe qui réunit 46 États aux situations économiques très diverses. Les priorisations éventuelles dans la distribution de médicaments doivent rester basées sur l’état de santé de chaque patient, et les critères de ces priorisations devraient être établis, de manière transparente, en y associant les professionnels de santé.
Enfin, le Conseil de l’Europe rappelle aux États l’importance de mettre en œuvre des politiques de lutte contre les pénuries, et de mieux anticiper ces dernières. L’Organisation paneuropéenne considère que « des informations devraient être communiquées en temps utile aux professionnels de santé et à la population sur les pénuries de médicaments et d’équipements médicaux et les éventuelles alternatives thérapeutiques, ainsi que sur les risques liés à l’achat de médicaments et équipements médicaux provenant de filières non officielles et à ceux liés à des usages non autorisés ».