Morgat, à la pointe du Finistère, est adossée à la presqu’île de Crozon, forteresse rocheuse face à l’immensité de l’océan. C’est là qu’à élu domicile Gaël Bry, natif de Limoges (Haute-Vienne), où il avait toujours vécu, et suivi ses études. Thèse en poche, le Limougeaud a fait un premier remplacement à… Crozon, puis en Limousin, en Charente et en Loire-Atlantique. Il a repris, il y a 17 ans, la pharmacie du Kador, face au port de Morgat, par passion pour la glisse.
Le confrère a commencé par le surf, sur les grandes vagues qui déferlent sur la plage de la Palud, au pied de la presqu’île, mais face à l’océan. Le surf se pratique sur une longue planche, que le surfer hisse à la crête de la vague, qu’il surmonte pendant qu’elle le porte vers la plage.
Le plaisir de la glisse
Du surf, il vient à la planche à voile, le windsurf, pratiquée sur une planche comparable, mais tirée par une voile. La planche lui fait découvrir la baie de Douarnenez, ventée, mais protégée par la presqu’île de Crozon. Un grand et très beau plan d’eau. Il continuera avec le stand up paddle, toujours une planche, toujours de la glisse, toujours la crête d’une vague, mais le surfeur est debout, et manœuvre avec une pagaie.
« J’ai la double chance de vivre ici, de pouvoir pratiquer ces sports de glisse, et de pouvoir le partager avec mes enfants, Ethan, qui a 17 ans, déjà compétiteur, et Eliott, 13 ans. Nous pouvons aller partout sur la presqu’île, selon la météo », indique Gaël Bry.
« La glisse est un mélange de partage, de proximité avec la nature, la possibilité de pratiquer un sport, et de trouver beaucoup de plaisir. Je n’ai aucune préférence entre ces modes de glisse, tous sont complémentaires, chacun a ses avantages. Morgat est un endroit très connu pour la glisse, beaucoup de gens y viennent par choix. »
Décor de rêve
Le confrère pratique aussi la course à pied et le vélo, toujours sur la presqu’île, décor de rêve entre océan et baie, face à la pointe du Raz. Son associé pratique la voile, la troisième associée est l’épouse de Gaël Bry, qui assure que « chacun y trouve son compte, soucieux du bien-être de l’autre ». Il ajoute que le fait d’habiter sur place, « à 5 ou 15 minutes du spot », leur permet de conjuguer leur pratique avec le travail autant qu’avec la famille.
Gaël Bry est venu « sur le tard » (il a 42 ans) à la compétition, mais pratique au niveau local ou national. Il court sur la façade Atlantique, jusqu’à l’île d’Oléron. Son fils Ethan, qui pratique aussi le foil wing, une planche à voile montée sur un patin qui lui permet de sortir de l’eau, appartient au club de Crozon où il suit les entraînements.
Les deux garçons ont commencé la glisse vers 10 ans, à l’école, puis au collège. Et ils continuent.
« Les patients me connaissent avec le temps. Ici, les gens se connaissent entre eux, observe le pharmacien. Il existe un relationnel que j’adore. » Gaël Bry pratique toute l’année, sauf un peu l’été, sa recherche de la vague, debout sur une planche. C’est son monde : en planche dans les vagues, ou sur la vague. Chaque année, la première épreuve est une traversée de la baie, Morgat-Douarnenez, vingt-deux kilomètres de glisse en planche à voile. Gaël Bry ne se voit pas raccrocher sa planche, pas avant ses 70 ans !