Les analogues du GLP-1 (aGLP-1) font valoir un profil rassurant d’efficacité et de tolérance chez les enfants et les adolescents atteints diabétiques de type 2 (DT2) ou en obésité, selon une méta-analyse de 18 études. L’efficacité s’y révèle toutefois modeste, les essais inclus évaluant la première génération d’aGLP-1 (liraglutide, éxénatide, dulaglutide, lixisénatide). « Les anciens aGLP-1 sont connus pour conférer une plus petite perte de poids que les doses plus élevées de sémaglutide et tirzépatide », souligne le Pr Naveed Sattar de l’Université de Glasgow (Écosse) dans un avis publié dans le Science Media Centre. Si les effets gastro-intestinaux sont fréquemment retrouvés, le traitement par aGLP-1 n’est pas significativement associé à un risque de tendances suicidaires. Ce potentiel effet indésirable des aGLP-1 avait été exploré à la suite des données de pharmacovigilance islandaises, avant que le risque ne soit écarté par les autorités de santé américaine et européenne (FDA et EMA). Ces résultats, publiés dans Jama Pediatrics, vont dans le sens de l’efficacité et la sécurité dans cette tranche d’âge de ces molécules désormais reconnues comme médicaments essentiels par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Si l’Agence européenne du médicament (EMA) a octroyé une autorisation de mise sur le marché aux spécialités d’aGLP-1 chez les patients à partir de 12 ans, les conditions de prescription (et le périmètre de remboursement) sont restreints en France aux adultes en traitement de seconde intention.
Comme chez les adultes, des effets indésirables gastro-intestinaux sont à surveiller
Lors de la revue systématique, les auteurs ont sélectionné 18 essais cliniques randomisés comparant les aGLP-1 à un placebo publiés entre 2012 et février 2025 (0,51 mois de traitement en médiane). Les individus inclus (n = 1 402) étaient âgés en moyenne de 13,7 ans [6-17] et atteints de prédiabète (1 essai), de DT2 (6 essais), de surpoids ou d’obésité (11 essais). Les critères principaux d’efficacité étaient la variation de l’HbA1c, la glycémie à jeun, le poids, l’IMC, le tour de taille, le bilan lipidique et la pression artérielle. Les critères de sécurité comprenaient les effets indésirables gastro-intestinaux (EIGI), les infections, les troubles hépatobiliaires, les idéations ou comportements suicidaires, la dépression, l'hypoglycémie et les arrêts de traitement à cause d’effets indésirables. Les scientifiques observent que les aGLP-1, comparés au placebo, ont réduit le taux d'HbA1c (− 0,44 %), le poids corporel (− 3,02 kg), l'IMC (− 1,45) et la pression artérielle systolique (− 2,73 mm Hg). L’amélioration du contrôle glycémique était plus marquée pour les patients diabétiques de type 2, et celle concernant le poids était plus marquée chez les patients en obésité (− 3,81 cm de tour de taille). Il n’y avait pas de différence significative entre les aGLP-1 et le placebo pour les effets indésirables, à l’exception toutefois d’un taux important d’EIGI, qui invitent à « une attention particulière dans la prise en charge à long terme » pour les auteurs. Parmi les essais, sept évaluaient l’éxénatide, huit le liraglutide, un le sémaglutide, un le dulaglutide et un le lixisénatide.
Un suivi à long terme nécessaire
D’autres essais cliniques sont « clairement nécessaires » et certains évaluant les aGLP-1 plus récents sont en cours, rapporte le Pr Sattar. Les effets à long terme des aGLP-1 chez les enfants et adolescents restent en effet une question en suspens, pour les anciens comme les nouveaux, notamment concernant « la croissance et la puberté » et « la durée de traitement nécessaire ». « Il faut souligner que nous ne pouvons pas résoudre le problème de l’obésité infantile par les médicaments seuls, prévenir en modifiant l’environnement obésogène est la clé, mais ceci est incroyablement difficile à réaliser quand aucun pays n’a pu le faire », déplore le professeur de Glasgow.
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