Avec l’âge, le risque de sarcopénie augmente, avec une perte progressive de la masse musculaire et de la force musculaire. La sarcopénie constitue un facteur de fragilité et est associée à une augmentation du risque de chutes et de fractures. Maintenir la masse musculaire au cours du vieillissement est donc un objectif essentiel pour vieillir en meilleure santé possible, préserver la mobilité et l’autonomie.
Le spectre de la sarcopénie Or, « l’ensemble des études épidémiologiques le montrent, plus la consommation de protéines est faible et plus le risque de sarcopénie augmente », déclare le Pr Marc Bonnefoy (Lyon). Les personnes âgées ont donc besoin d'un apport protéique plus élevé pour éviter la fonte musculaire et la baisse des performances physiques.
Et ce, d’autant plus que l’effet stimulateur du repas sur la synthèse des protéines musculaires diminue au cours du vieillissement. Cette résistance anabolique au repas ne permet plus de compenser les pertes de protéines musculaires et, progressivement, la masse musculaire diminue si les apports en protéines sont insuffisants. De plus, l’intestin consomme plus de protéines (séquestration splanchnique).
Les limites des protéines végétales
« À ces changements physiologiques au cours du vieillissement, s’ajoute le fait que les protéines végétales ne sont pas en mesure de couvrir les besoins quantitatifs et qualitatifs en termes d'apport protéique en raison de leur plus faible biodisponibilité et digestibilité que les protéines animales », ajoute le Pr Marc Bonnefoy. La consommation de protéines animales (viande rouge, viande blanche, produits lactés…) permet d’apporter la pluralité des acides aminés indispensables alors que les protéines végétales n’en apportent que certains : lysine dans les céréales, méthionine dans les légumineuses.
Il en est de même pour les micronutriments associés aux protéines animales : fer, zinc, vitamine B12… Il est à noter que la carence en vitamine B12, qui est déjà fréquente chez les personnes âgées et entraîne une anémie, risque d’être majorée.
« Les données épidémiologiques disponibles ne sont pas en faveur de la végétalisation de l’alimentation des personnes âgées, et surtout les conséquences à long terme sur la santé humaine ne sont pas connues… Ainsi, il convient de respecter les AJR : 1 g/kg/j de protéines de bonne qualité apportant la totalité des acides aminés et ayant un bon coefficient de digestibilité et 1,2 g/kg/j en cas de pathologie chronique ».
Les apports protéiques sont par ailleurs insuffisants pour 22 % de la population, il convient donc de ne pas modifier les repères actuels.
D’après un entretien avec le Pr Marc Bonnefoy (Lyon)
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