Les personnes ayant été exposées à des antidépresseurs durant 1 à 5 ans ont un risque de mort cardiaque subite augmenté de 56 % par rapport à des personnes n’y ayant pas été exposées, selon les résultats d’une étude danoise présentés à l’occasion du congrès de la Société européenne de cardiologie fin mars. Plus inquiétant encore, le risque d’être victime d’une mort cardiaque subite est 2,2 fois plus élevé chez les personnes ayant été exposées à des antidépresseurs durant plus de 6 ans.
L’exposition aux antidépresseurs a été définie par les chercheurs comme « la délivrance d’une ordonnance pour un médicament antidépresseur au moins deux fois par an sur une période de 12 ans avant l’année de suivi ».
Données de 4,3 millions de Danois
Pour arriver à ses conclusions, l’équipe danoise a évalué les données de santé de 4,3 millions de Danois âgés de 18 à 90 ans en 2010, parmi lesquels ils ont recensé 45 700 décès dont 6 002 morts cardiaques subites. Au total, 644 000 habitants ont été exposés à une prescription d’antidépresseurs, parmi lesquels il y a eu 1 981 morts cardiaques subites, contre 4 021 dans le reste de la cohorte qui n’a pas été exposée aux antidépresseurs (soit 3,656 millions de personnes). L’incidence des morts cardiaques subites était donc significativement plus élevée dans les groupes exposés aux antidépresseurs en comparaison à la population générale. « Après ajustement des données selon l'âge, le sexe et les comorbidités, le groupe exposé aux antidépresseurs pendant 1 à 5 ans présentait un risque de mort cardiaque subite 56 % plus élevé que la population générale. Et ceux exposés aux antidépresseurs pendant six ans ou plus présentaient un risque 2,2 fois plus élevé », conclut le Dr Jasmin Mujkanovic, co-auteur de l'étude. Selon lui, « le risque accru de mort subite cardiaque pourrait être attribué aux effets indésirables potentiels des antidépresseurs. Cependant, la durée d'exposition aux antidépresseurs pourrait également être le marqueur d'une maladie sous-jacente plus grave. Ou encore, cette augmentation pourrait être influencée par des facteurs comportementaux ou liés au mode de vie associés à la dépression, comme un recours tardif aux soins et une mauvaise santé cardiovasculaire ». Des recherches supplémentaires sont donc nécessaires.
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