La maladie de Parkinson évolue en plusieurs phases, une perte de 50 à 60 % des neurones dopaminergiques est nécessaire avant la survenue des signes moteurs de la triade parkinsonienne au stade précoce. Ils sont alors contrôlés par la lévodopa (L-dopa) généralement administrée avec de la carbidopa. Lorsque la maladie évolue et que le patient présente des complications motrices, le traitement est ajusté avec des prises rapprochées. Les thérapies en continu dites de seconde ligne permettant de mimer la stimulation dopaminergique physiologique peuvent être envisagées à un stade avancé de la maladie chez les patients répondant à la lévodopa mais insuffisamment contrôlés par les associations d'antiparkinsoniens.
Foslévodopa et foscabidopa (Scyova) sont converties in vivo en lévodopa et carbidopa
En fonction des symptômes, de l'âge et des attentes du patient, plusieurs options sont alors possibles dont la stimulation cérébrale profonde très invasive ou une pompe pour perfusion sous-cutanée (SC) continue d'apomorphine. En cas d'échec, d'intolérance ou de non-éligibilité à ces traitements, un gel intestinal de lévodopa/carbidopa ou de lévodopa/carbidopa/entacapone administré dans l'intestin (jéjunum) par une sonde connectée à une pompe portable peut être proposé. Engagé dans la recherche en neurosciences dans le domaine des troubles neurologiques et psychiatriques, Abbvie a développé le premier traitement par perfusion sous-cutanée continue sur 24 heures de foslévodopa/foscabidopa (Scyova). Ces prodrogues sont converties in vivo en lévodopa et carbidopa, leur administration sous cutanée assure des concentrations plasmatiques stables et réduit ainsi les fluctuations motrices avec une augmentation des périodes de bonne mobilité (périodes « ON ») et une réduction de l'akinésie matinale.
Une initiation du traitement possible en ville
Les résultats de l'étude de phase III randomisée, en double aveugle et double placebo, multicentrique (Soileau et al 2 023) ont montré que les patients recevant une perfusion SC continue sur 24 heures de Scyova par rapport à la lévodopa/carbidopa par voie orale, présentaient une amélioration significativement plus importante du temps « ON » sans dyskinésies gênantes ainsi qu'une réduction significativement plus importante du temps « OFF ». Selon les résultats de l'étude de phase III Aldred et al 2023, les effets indésirables étaient principalement d'intensité légère et modérée, les plus fréquents étaient des réactions au site de perfusion, des hallucinations, des chutes, des vertiges et de l'anxiété. Le flacon contient approximativement 1 700 mg de lévodopa, la posologie est adaptée aux besoins de chaque patient avec trois débits programmables grâce à un système d'administration sous forme de pompe que le patient peut ajuster lui-même au cours de la journée. « La mise à disposition de Scyova représente une avancée significative car elle offre une nouvelle option de traitement continu, non chirurgical et non invasif, à base d'une forme de lévodopa et carbidopa qui peut aider à mieux contrôler les symptômes moteurs et non moteurs à un stade avancé de la maladie se félicite le Pr Jean-Luc Houeto neurologue au CHU de Limoges. De plus, sa mise en œuvre n'est pas limitée aux centres experts, elle peut être prescrite par tout type de médecins, notamment des neurologues de ville ou des gériatres neurologues et son initiation est possible en ville comme à l'hôpital. » Il est aussi possible de se procurer Scyova (sur prescription) ainsi que le matériel à son administration à la pharmacie de ville ou à la pharmacie de l'hôpital, ces mesures contribuent à fluidifier le parcours de soins des patients.
Le médicament a obtenu une AMM dans cette indication en septembre 2023 et son remboursement a été publié au JO du 21 juillet 2024.
D'après une conférence d'Abbvie
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