Les contaminations par le VIH demeurent une réalité préoccupante, notamment en France avec plus de 5 000 nouvelles infections chaque année, dont un quart diagnostiquées à un stade avancé.
Le développement de préparations à activité prolongée, qu’il s’agisse tant de la prévention pré-exposition (PrEP) que de la prise en charge à long terme de l’infection, s’inscrit dans le double objectif d’aider à une meilleure observance et d’améliorer le vécu des personnes concernées.
« Dans les deux cas, il s’agit d’offrir aux patients de nouvelles options pour alléger leur fardeau psychologique et d’améliorer leur quotidien », souligne Babafemi Taiwo (vice-président, développement précoce, ViiV Healthcare).
PrEP : une meilleure acceptabilité pour le cabotégravir
Les premières données de l’étude clinique de phase 1, CLARITY, qui a rassemblé 63 adultes séronégatifs au VIH, ont montré, dans le cadre de la PrEP, une plus grande acceptabilité et une meilleure tolérance pour une injection unique de cabotégravir à longue durée d’action (Aprétude) par rapport au lénacapavir. En effet, dans celle-ci, 69 % des participants ont jugé l’injection de cabotégravir « totalement ou très acceptable », contre 48 % pour ce qui concerne l’injection de lénacapavir ; 90 % des participants et 86 % des professionnels de santé ayant déclaré préférer les injections de cabotégravir à celles de lénacavir. Les critères analysés incluaient la douleur lors de l’injection et après celle-ci, la survenue, la taille et la durée d’un gonflement ou de nodules liés aux injections. Globalement, 4,4 fois plus d’effets indésirables ont été rapportés dans le groupe lénacapavir par rapport au groupe cabotégravir.
69 %
des participants ont jugé l’injection de cabotégravir « totalement ou très acceptable », contre 48 % pour ce qui concerne l’injection de lénacapavir
Administré à raison d’une injection intramusculaire tous les 2 mois, Aprétude, dont le dossier de demande de remboursement est actuellement en cours d’examen, pourrait être mis sur le marché en France fin 2026 ou début 2027, selon la Dre Zeina Eid Antoun, directrice médicale France & Belgique, ViiV Healthcare. En outre, cette dernière révèle qu’une nouvelle formulation de ce produit, en développement, pourrait réduire le nombre d’injections annuelles à 3 ou 4 au lieu de 6 aujourd’hui.
Des avancées en matière de traitement antirétroviral
De nouvelles données concernant cette fois le traitement de l’infection VIH par des médicaments injectables de longue durée d’action ont également été évoquées à cette occasion, comme en ce qui concerne l’étude de phase 3b VOLITION qui a étudié les préférences de 145 personnes infectées par le VIH au regard d’un traitement de maintien par voie injectable. En pratique, cet essai montre que 89 % des personnes vivant avec le VIH, naïves de traitement et éligibles, ont opté pour le traitement injectable à longue durée d’action constitué de cabotégravir et de rilpivirine (Vocabria et Rekambys), à raison d’une injection de chaque tous les 2 mois, après avoir atteint une suppression virologique rapide grâce à la prise orale quotidienne d’un comprimé de l’association dolutégravir/lamivudine (Dovato).
De nombreux nouveaux anti-rétroviraux en cours de développement à des stades divers
Enfin, lors de cette réunion, la Dre Eid Antoun a passé en revue un certain nombre de nouveaux anti-rétroviraux en cours de développement à des stades divers au sein du laboratoire, parmi lesquels un nouvel inhibiteur d’intégrase (VH184), un inhibiteur de capside (VH499) et de nouveaux anticorps neutralisants à large spectre, avec notamment des « bNABs » (ex : N6LS), des anticorps bispécifiques.
D’après une réunion de presse du laboratoire ViiV Healthcare.
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