Covid-19 et hydroxychloroquine

L'IHU de Marseille reconnaît l'absence d'efficacité de l'HCQ

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Publié le 22/01/2021
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Pour la première fois, les chercheurs de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection reconnaissent une absence d'effet clinique significatif de l'association hydroxychloroquine/azithromycine (HCQ/AZ) sur l'infection Covid-19.

Chez les patients traités par l'association, seul la durée d'hospitalisation et la persistance virale étaient significativement plus faibles

Chez les patients traités par l'association, seul la durée d'hospitalisation et la persistance virale étaient significativement plus faibles
Crédit photo : BURGER/PHANIE

Les chercheurs de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection reconnaissent, dans un court texte publié dans l'« International Journal of Antimicrobial Agents », une absence d'effet clinique significatif de l'association hydroxychloroquine et azithromycine (HCQ/AZ) sur l'infection Covid-19.

Les auteurs ont réanalysé les données des 42 patients de leur étude publiée en avril 2020. Cette fois-ci, en plus de la clairance virale, les chercheurs ont regardé l'évolution clinique des malades : besoins en oxygénothérapie, transfert en unité de soins intensifs, décès et durée d'hospitalisation.

« Les besoins en oxygénothérapie, le risque de transfert en unité de soins intensifs et de décès n'étaient pas différents dans les deux groupes, peut-on lire. La durée d'hospitalisation et la persistance virale étaient en revanche significativement plus faibles chez les patients traités par l'association azithromycine/hydroxychloroquine. »

Le Pr Didier Raoult réagit

La publication de ces résultats a provoqué de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux auxquelles le Pr Didier Raoult, l'emblématique et controversé directeur de l'IHU et l'un des signataires, a répondu en défendant, une fois de plus, l'utilisation de l'hydroxychloroquine chez les patients infectés par le SARS-CoV-2.

Le Pr Raoult s'appuie pour cela sur d'autres résultats publiés par son équipe, notamment sur une première étude rétrospective chez 3 737 patients traités à l'IHU publiée dans « Travel Medicine and Infectious Disease ». Ces données rapportant une baisse du risque d'hospitalisation et de décès sont néanmoins contredites par la totalité des études randomisées menées sur le sujet, à commencer par l'essai Solidarity mené par l'OMS.

Damien Coulomb

Source : Le Quotidien du Pharmacien