Pour caractériser le microbiote de 100 000 Français

Le French Gut, un projet INRAE/AP-HP

Par
Publié le 22/09/2022
Article réservé aux abonnés

Recueillir, d'ici à 2027, 100 000 échantillons fécaux couplés à des informations nutritionnelles et cliniques précises, tel est l'ambitieux objectif du projet French Gut porté par l'INRAE et mené en partenariat avec l'AP-HP, l'INSERM et AgroParisTech, rassemblés dans un consortium ad hoc. Une première phase pilote a été officiellement lancée ce 15 septembre, afin de recueillir les 3 000 premiers échantillons et tester la viabilité des dispositifs.

Le French Gut s'articule autour de trois axes de recherche : cartographier le microbiote intestinal des Français ; modéliser et prévoir les changements du microbiote intestinal associés aux maladies chroniques, aux troubles neurodéveloppementaux et aux maladies neurodégénératives ; et décrire les variations du microbiote intestinal associées à la présence et au développement de ces maladies.

Un kit de prélèvement

Les volontaires peuvent s'inscrire sur le site mis en ligne ce 15 septembre où ils répondront à un questionnaire très complet sur leurs habitudes alimentaires. Ils recevront ensuite un kit de prélèvement très similaire à celui utilisé dans le cadre du dépistage organisé du cancer colorectal. « Une fois dans le tube, le liquide stabilisateur permet de conserver les micro-organismes intacts pendant 7 jours, explique Joël Doré. Il est possible de congeler le tube tel quel pour les garder plus longtemps. » Selon le directeur scientifique, en l'état des connaissances, les chercheurs ne savent pas comment cultiver 80 % des micro-organismes qui composent le microbiote, ces derniers étant trop spécifiques du milieu intestinal. « Nous ne nous interdisons pas de décongeler les échantillons du French Gut le jour où de nouvelles technologies permettront de cultiver d'avantages de bactéries », espère-t-il.

Le projet est financé à hauteur de 32 millions d'euros sur 5 ans, dont une dizaine de millions versés par l'État. Le reste du financement provient de dons (il est possible de contribuer via le site).

D. C.

Source : Le Quotidien du Pharmacien