Le nombre de cas d’hépatite A a fortement augmenté cet été, en raison de deux flambées épidémiques à Nantes et Lyon. La hausse devrait se poursuivre durant l’automne pour d’autres raisons.
Cet été, on a observé une augmentation du nombre de cas d’hépatite A en France. En effet, du 1er janvier au 9 septembre, 1 021 cas ont été rapportés, soit plus que la totalité des cas déclarés en 2024 (1 010 cas). Cette augmentation est essentiellement due à deux flambées épidémiques, d’une centaine de cas chacune. L’une est survenue dans l’agglomération nantaise ; l’autre dans le Rhône, avec 113 cas, dont la majorité sont apparus à Lyon, dans le 7e arrondissement, selon l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes.
Les autorités de santé redoutent que cette hausse ne s’arrête pas là. En effet, « il y a eu beaucoup de contaminations aux mois de juillet et août dans des pays d’endémie lors de voyages. Du fait du délai d’incubation moyen de 4 semaines (2 à 6 semaines), l’augmentation saisonnière habituelle des hépatites aiguës A se produit généralement aux mois de septembre et octobre ». Une augmentation du nombre de cas est donc attendue cet automne.
Par ailleurs, on s’interroge encore sur l’origine des épidémies de Nantes et Lyon. Selon les analyses des prélèvements, aucune source unique de contamination n’a été identifiée. Les ARS évoquent plutôt une conjonction de plusieurs événements à l’origine de la contamination : des personnes de retour d’un pays à forte endémie, des personnes en situation précaire, notamment celles ayant un accès limité à l’eau courante.
Pour rappel, le virus étant présent dans les matières fécales des personnes atteintes, la maladie se transmet par l’intermédiaire des mains ou d’aliments contaminés. Fréquemment, elle passe inaperçue, notamment chez l’enfant. Elle peut se manifester par la présence de fièvre, douleurs abdominales, nausées, perte d’appétit, asthénie et ictère. Dans la majorité des cas, l’hépatite aiguë A guérit spontanément sans séquelle. Les formes graves, plus rares, surviennent surtout chez les adultes, le risque de sévérité et de mortalité augmentant avec l’âge et en présence de comorbidités hépatiques.
Des pratiques et des publics spécifiques sont également à risque de contamination : les personnes en situation de précarité, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les rapports sexuels ano-buccaux, l’usage de drogues par voie intraveineuse.
La direction générale de la santé (DGS) invite les professionnels de santé à être vigilants face à des patients présentant des symptômes compatibles, même sans notion d’exposition évidente, et de demander un bilan hépatique ainsi qu’une sérologie. Par ailleurs, la DGS rappelle que la vaccination contre le virus de l’hépatite A constitue une mesure de prévention efficace chez les personnes présentant des facteurs de risque.
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