Dans la majorité des cas (90 %) et en particulier chez la femme jeune, l'infection à HPV est transitoire et éliminée spontanément par le système immunitaire, mais l'immunité naturelle acquise contre l'infection à HPV pourrait ne pas être suffisante pour protéger des réinfections ultérieures. Une persistance virale au-delà de deux ans est observée chez 5 à 10 % des personnes infectées. Elle est responsable d'anomalies cellulaires susceptibles de provoquer des condylomes ou d'évoluer en lésions précancéreuses pouvant aller jusqu'aux cancers sur une période de 10 à 30 ans dans près de 10 % des cas.
Une persistance virale au-delà de deux ans est observée chez 5 à 10 % des personnes infectées
En France, la couverture vaccinale anti-HPV avec un schéma complet, observée au 31 décembre 2023, était respectivement de 44,7 % chez les jeunes filles et de 15,8 % chez les garçons, âgés de 16 ans. Malgré une nette progression de la couverture vaccinale (CV) en 2022-2023 expliquée par une campagne nationale de vaccination scolaire gratuite pour les collégiens en classes de 5e, les taux de CV demeurent bien inférieurs aux objectifs de 90 % fixés chez les adolescents à l’horizon 2030 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), et aux objectifs nationaux de 80 % fixés en 2030 par la stratégie décennale de l’Institut national du cancer (INCa). Ils sont également bien en deçà des taux de CV affichés par les autres pays européens qui ont mis en place des stratégies de rattrapage en population générale dont l'âge limite supérieur est variable. Il est fixé à 25-26 ans dans 7 pays : Belgique, Chypre, Croatie, Irlande, Italie (femmes), Malte et République tchèque, et au-delà dans 3 pays : jusqu’à 30 ans (Finlande), 45 ans (Lituanie) et 54 ans (Hongrie). En dehors de l’UE, le rattrapage est recommandé jusqu’à 25-26 ans en Australie, Canada, États-Unis, Royaume-Uni et Suisse.
Réduire la persistance virale et le risque d'infection
Des associations de patients comme l’association IMAGYN (Initiative des Malades Atteintes de cancer Gynécologiques) soutiennent l’extension du rattrapage anti-HPV pour les deux sexes jusqu’à 26 ans. Elles indiquent notamment qu’elle permettrait à un plus grand nombre de jeunes adultes non vaccinés à l’adolescence de bénéficier de cette protection sur la base d’un consentement individuel, sans nécessiter l’accord des parents parfois réticents à la vaccination, et sans discrimination liée au genre ou à l’orientation sexuelle. Pour sa part, l'Académie de médecine argumente sur le fait que le risque d'infection à HPV existe tout au long de la vie, la moitié des cancers du col de l'utérus est en lien avec des infections survenues après l'âge de 20 ans. Elle souligne que le vaccin conserve une bonne efficacité sur les personnes déjà infectées même si l'intérêt de la vaccination diminue quand la personne a déjà plusieurs partenaires. Au regard de tous ces éléments, l’association IMAGYN a saisi la HAS le 25 juin 2023 afin que soit examinée l’opportunité d’élargir la cohorte de rattrapage de la vaccination anti-HPV en population générale. Le Collège de la HAS a validé l'inscription de cette demande à son programme de travail de 2024, avec un examen de la saisine par la commission technique des vaccinations (CTV) en mars 2025 et examen de la recommandation par le Collège de la HAS en avril 2025.
D'après une conférence de presse de la Société française de coloscopie et de pathologie cervicovaginale (SFCPCV).
Un schéma vaccinal à dose unique

Selon l'OMS, une seule dose du vaccin contre les papillomavirus suffit pour obtenir une protection solide contre le cancer du col de l'utérus. Cette mise à jour permettra de renforcer les programmes de vaccination contre l’HPV, espère l’OMS qui rappelle qu'en 2021 la couverture vaccinale mondiale avec deux doses n’était que de 15 %. « Le schéma vaccinal à plusieurs doses rend les programmes de vaccination plus complexes au plan logistique, plus coûteux et moins résilients face aux ruptures d’approvisionnement. » Son optimisation devrait offrir aux pays la possibilité de vacciner un plus grand nombre de filles. Elle devrait aussi permettre d’alléger le suivi, il est parfois difficile de contacter les adolescentes pour délivrer la seconde dose. La décision de l'OMS, adoptée par certains pays, fait suite à un avis d’experts émis en avril 2022 mais à ce jour le schéma vaccinal en France suit les recommandations de la HAS de 2 ou 3 doses.
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