Une innovation scientifique en onco-hématologie

Un traitement novateur dans la leucémie aiguë myéloïde

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Publié le 24/04/2025
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La leucémie aiguë myéloïde (LAM) est une forme de cancer agressive du sang et de la moelle osseuse caractérisée par une prolifération rapide de cellules myéloïdes anormales. Vanflyta (quizartinib) change durablement la prise en charge des patients et crée de nouveaux standards thérapeutiques.

La leucémie aiguë myéloïde (LAM) est liée à la multiplication incontrôlée de blastes anormaux qui envahissent la moelle osseuse qui ne peut plus fonctionner correctement et assurer la production de cellules sanguines normales. Cette insuffisance médullaire entraîne la survenue d'une anémie (fatigue, pâleur, essoufflement, palpitations). La baisse des polynucléaires neutrophiles (neutropénie) accroît la sensibilité aux infections notamment pulmonaires, et la diminution du nombre de plaquettes (thrombopénie) peut provoquer des saignements. En France le nombre de nouveaux cas par an est estimé à 3 500 et le taux de survie à cinq ans est de 27 %. Parmi les mutations génétiques observées dans la LAM, les mutations FLT3 (FMS-like tyrosine kinase 3) sont les plus fréquentes. Elles sont subdivisées en deux sous-groupes dont les mutations FLT3 ITD (duplications internes en tandem) présentes dans 25 % des cas de LAM. Celles-ci favorisent la prolifération des cellules cancéreuses en activant le récepteur FLT3 et contribuent à un risque accru de rechute et à une survie globale plus courte. Le quizartinib (Vanflyta) est un inhibiteur du récepteur à activité tyrosine kinase FLT3 qui cible sélectivement les mutations FLT3 IDT, il bloque ainsi la prolifération incontrôlée des cellules leucémiques dépendantes de ce récepteur muté.

Une survie globale médiane doublée

L'AMM européenne repose sur les résultats positifs de l'étude pivot Quantum-first de phase 3, randomisée en double aveugle vs placebo avec une chimiothérapie d'induction et de consolidation standard, y compris une greffe de cellules souches hématopoïétiques, suivie d'un traitement d'entretien à base de Vanflyta en monothérapie d'une durée maximale de 3 ans. Les résultats montrent une réduction de 22 % du nombre de décès par rapport à une chimiothérapie standard, et une amélioration significative de la survie globale des patients de 31,9 mois contre 15,1 mois pour le groupe témoin. La durée de rémission complète est également améliorée. Vanflyta est disponible en comprimés sous deux dosages, en ville (remboursable à 100 % ) et à l'hôpital. La prescription est réservée aux oncologues et aux médecins compétents en maladies du sang avec une surveillance pendant le traitement, particulièrement celle de la fonction cardiaque. Un programme de développement clinique du médicament est en cours chez des enfants et de jeunes adultes atteints de LAM positive FLT3-ITD récurrente/réfractaire en Europe.

D'après une conférence de Daiichi Sankyo

Christine Nicolet

Source : Le Quotidien du Pharmacien