Si cette consultation est prévue par la procédure d'IVG médicamenteuse, elle n'est pas toujours réalisée. Or, elle est essentielle « pour confirmer l'efficacité de l'IVG et vérifier l'absence de complications pour la femme », souligne l'ANSM.
« Les saignements qui apparaissent après la prise des comprimés ne témoignent pas systématiquement de l'expulsion totale de l'embryon ; ils ne doivent donc pas être perçus comme une preuve absolue de réussite de la procédure d'interruption de grossesse », précise l'ANSM.
L'agence détaille les étapes clés relatives à une IVG médicamenteuse. Il s'agit en premier lieu de la consultation d'information qui permet de confirmer et de dater la grossesse et d'échanger avec la femme sur son souhait de mettre fin à sa grossesse. La femme doit ensuite signer un formulaire de consentement avant d'obtenir les deux médicaments nécessaires à l'IVG : la mifépristone (Mifégyne) et le misoprostol (Gymiso ou MisoOne). Le second est à prendre 36 à 48 heures après le premier, les deux étant à prendre par voie orale.
Contrôle entre le 14e et le 21e jour après le premier médicament
La consultation de contrôle est à prévoir, de manière systématique, entre le 14e et le 21e jour après la prise de la mifépristone. Ce suivi comprend un examen clinique, un dosage sanguin des hormones hCG et/ou une échographie de contrôle. Cette surveillance, effectuée par un professionnel de santé, est essentielle pour vérifier que la grossesse a été interrompue et s'assurer de l'absence de complications.
L'ANSM souligne qu'un échec de l'IVG médicamenteuse survient dans 5 % des cas. Le risque est accru en cas d'IVG réalisée à un stade avancé de la grossesse, mais aussi lorsque les doses ou le délai d'administration des médicaments n'ont pas été respectés.
De fait, « la visite médicale de contrôle est d'autant plus essentielle que le délai de réalisation d'une IVG médicamenteuse en ville a été allongé à 9 semaines d'aménorrhée (7 semaines de grossesse) », écrit l'ANSM.
En cas d'échec de l'IVG, le médecin ou la sage-femme doit discuter avec la patiente des différentes options. La femme doit être orientée vers une nouvelle procédure d'IVG si elle souhaite toujours interrompre sa grossesse. Dans le cas contraire, elle doit être informée du caractère tératogène des médicaments utilisés pour l'IVG et du fait qu'elle devra bénéficier d'un suivi renforcé. Une surveillance prénatale attentive et des échographies répétées doivent être effectuées dans un centre spécialisé, avec une attention particulière portée aux membres et à la tête.
« L'exposition prénatale au misoprostol ou à la mifépristone a été associée à une augmentation du risque malformatif multipliée par trois par rapport aux enfants dont les mères n'ont pas été exposées à l'une de ces molécules pendant la grossesse », précise l'ANSM.
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Christelle Degrelle