Avec 188 millions de 5-19 ans concernés, soit un enfant ou adolescent sur dix dans le monde, l’obésité devient la forme la plus répandue de malnutrition, devançant désormais l’insuffisance pondérale. En hausse aussi, le surpoids touche un enfant sur cinq. Dans un rapport publié ce 10 septembre 2025, l’Unicef pointe la responsabilité d’une « exposition généralisée au marketing des aliments ultratransformés ».
De 2000 à 2022, la prévalence de l’obésité a bondi de 3 % à 9,4 %
L’analyse des données de plus de 190 pays montre une baisse constante de la sous-nutrition depuis l’année 2000, passant de 13 % à 9,2 % en 2022. La prévalence de l’obésité a bondi quant à elle de 3 % à 9,4 % sur la même période. Cette progression se retrouve partout. L’écart de prévalence du surpoids se réduit entre les pays à revenu élevé et ceux à revenu faible et intermédiaire. Ces derniers supportent actuellement 81 % de la charge mondiale du surpoids, contre 66 % en 2000. Aussi, l’obésité augmente depuis 2000 plus rapidement que le surpoids. En 2022, 42 % des enfants et des adolescents âgés de 5 à 19 ans en surpoids souffraient d’obésité, contre 30 % en 2000.
Des records de prévalence sont désormais enregistrés dans plusieurs pays insulaires du Pacifique, et notamment Nioué (38 % des 5 à 19 ans concernés), les Îles Cook (37 %) et Nauru (33 %). « Ces taux, qui ont tous doublé depuis l’an 2000, s’expliquent en grande partie par l’abandon des régimes alimentaires traditionnels au profit d’aliments importés bon marché et à forte teneur énergétique », est-il souligné. Mais des pays à revenu élevé maintiennent également des prévalences élevées. C’est le cas des États-Unis où 21 % des 5-19 ans sont touchés.
En France, 4 % des 5-19 ans en obésité
La France compte 1,9 million d’enfants et adolescents en surpoids, soit 16,7 % des 5-19 ans. Dans cette tranche d’âge, 4 % sont en obésité. Il s’agit d’un « problème de plus en plus préoccupant qui peut avoir des répercussions sur la santé et le développement des enfants. Les aliments ultratransformés remplacent de plus en plus les fruits, les légumes et les protéines à une période de la vie de l’enfant où la nutrition joue un rôle de premier plan dans la croissance, le développement cognitif et la santé mentale », s’alarme la directrice générale de l’Unicef, Catherine Russell.
Le rapport dénonce des « environnements alimentaires néfastes », dans lesquels les aliments ultratransformés et les produits riches en sucres, en amidon modifié, en sel, en mauvaises graisses et en additifs « ont envahi les magasins et les écoles ». Les jeunes sont aujourd’hui l’objet d’un ciblage « sans précédent grâce au marketing numérique ». Sans interventions, « les pays s’exposent à des conséquences sanitaires et économiques majeures », anticipe l’Unicef, qui estime que « d’ici à 2035, le surpoids et l’obésité pourraient entraîner des répercussions économiques supérieures à 4 000 milliards de dollars par an (3 410 milliards d’euros) ».
Des stratégies se sont révélées payantes et pourraient inspirer les politiques publiques. C’est le cas au Mexique, où la vente et la distribution d’aliments ultratransformés et de produits riches en sel, en sucres et en matières grasses viennent d’être interdites dans les écoles publiques. « Chaque enfant doit pouvoir bénéficier d’une alimentation nutritive et abordable favorable à sa croissance et à son développement. Il est urgent d’instaurer des politiques qui aident les parents et les personnes ayant la charge d’enfants à accéder à des aliments nutritifs et sains pour les plus jeunes », juge Catherine Russell.
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