Dans le diabète de type 1, la metformine pourrait être une option intéressante pour aider à réduire les doses d’insuline. C’est ce que révèle l’essai de phase 3 Intimet mené par des chercheurs australiens sur 40 personnes. Ces résultats « surprenants » publiés dans Nature Communications « ouvrent ainsi la voie à une meilleure prise en charge de la maladie », s’enthousiasment les auteurs.
Longtemps prescrite dans le diabète de type 1 (DT1) « sur des preuves anecdotiques », la metformine ne neutralise en réalité pas l’insulinorésistance comme supposé, « mais réduit la quantité d’insuline nécessaire pour maintenir la glycémie dans la fourchette idéale », révèlent les chercheurs. En effet, chez certaines personnes atteintes de DT1, « l'utilisation prolongée d'insuline peut entraîner une résistance à l’insuline, rappellent-ils. Cela signifie que ces personnes ont besoin de quantités toujours plus importantes d'insuline pour contrôler leur glycémie ». En plus de compliquer le contrôle de la glycémie, l’insulinorésistance constitue un facteur de risque de maladie cardiaque.
« L'insuline est un traitement relativement ancien qui, bien qu'il sauve des vies, s'accompagne d'un lourd fardeau mental et physique. Cela signifie que la réduction de la quantité d'insuline utilisée est une priorité pour de nombreuses personnes atteintes de diabète de type 1 », a expliqué la Dr Jennifer Snaith, première autrice, dans un communiqué de presse de son centre de recherche.
Réduction moyenne de 0,10 unité/kg/jour
Les chercheurs ont randomisé 40 adultes atteints de diabète de type 1 (depuis en moyenne 22,9 ans) pour qu'ils reçoivent, soit de la metformine (à la dose de 1 500 mg) , soit un placebo pendant six mois. Les participants DT1 avaient un IMC moyen de 26,3 kg/m2 et leur dosage d’insuline moyen était de 0,6 unité/kg/jour. Grâce à un clamp euglycémique hyperinsulinémique, une technique qui permet de mesurer in vivo la sensibilité à l’insuline, les scientifiques ont d’abord confirmé que les participants atteints de DT1 présentent une résistance à l’insuline au niveau hépatique, musculaire et adipeux. Un groupe parallèle de vingt participants non DT1 a également été inclus dans l’essai.
L’équipe a découvert que, comparée au placebo, la metformine n'entraîne pas d'amélioration de la résistance à l’insuline ni de modification du taux de glycémie. Cependant, elle rapporte que la metformine permet de réduire la quantité d'insuline nécessaire pour le contrôle glycémique de 0,10 unité/kg/jour en moyenne, soit environ 12 % d’insuline en moins par rapport au groupe placebo.
Les chercheurs tentent désormais de comprendre cet effet de la metformine, notamment en explorant la piste d’une action sur l’intestin. « Nous étudions actuellement comment la metformine modifie la flore intestinale chez les personnes atteintes de diabète de type 1. Cela n'avait jamais été étudié auparavant dans le cadre du diabète de type 1. Nous espérons que cela nous fournira des indices sur le mécanisme d'action de la metformine, afin qu'elle puisse être plus largement utilisée dans la prise en charge du diabète de type 1 », a ainsi expliqué la Dr Snaith.
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