Les antibiotiques dans la première année de vie semblent précipiter la puberté féminine. Telle est la conclusion d’une étude présentée au congrès d’endocrinologie qui s’est tenu du 10 au 13 mai à Copenhague au Danemark (Société européenne d’endocrinologie et Société européenne d’endocrinologie pédiatrique). Selon cette étude, les filles ayant reçu des antibiotiques dans la première année de vie étaient en effet plus à même d’avoir une puberté précoce d’origine centrale (CPP). L’effet le plus important s’observe pour une prescription dans les trois premiers mois de vie (33 % de risque supplémentaire). S’ajoute à cela un risque augmenté de puberté précoce d’origine centrale de 22 % pour les filles ayant reçu cinq classes d’antibiotiques ou plus. Les auteurs espèrent que les résultats « encourageront les médecins et les parents à considérer les effets à long terme des antibiotiques lors des choix thérapeutiques pour les jeunes enfants ».
L’impact de l’alimentation
Une autre étude, cette fois publiée dans « Human reproduction », conclut qu’une alimentation saine chez les filles durant l'enfance serait associée à une ménarche plus tardive. L’étude s’est penchée sur les données de la cohorte « Growing Up Today » aux États-Unis, qui a inclus des enfants en deux vagues, en 1996 et 2004, avec un suivi jusqu'en 2001 et 2008, respectivement. Au total, 6 992 filles âgées de 9 à 14 ans ont été incluses dans l’analyse. Toutes avaient rempli des questionnaires sur leur alimentation lors de leur inclusion, puis tous les un à trois ans. Il ressort que les 20 % de filles ayant l’alimentation la plus saine (score AHEI le plus élevé) avaient 8 % de probabilité en moins d'avoir leurs premières règles dans le mois suivant, par rapport aux 20 % de filles ayant le score AHEI le plus bas. Les 20 % de participantes au score EDIP le plus élevé (alimentation la plus inflammatoire) avaient 15 % de risques en plus d'avoir leurs premières règles dans le mois suivant, par rapport aux 20 % au score EDIP le plus bas. Ces associations se sont maintenues après ajustement sur l’IMC et la taille. Un mécanisme possible de l'association observée « pourrait être l'influence d'une alimentation saine sur les hormones stéroïdes sexuelles », avancent les auteurs. D’ores et déjà, alors que l’âge précoce à la ménarche est associé à un risque accru de diabète, d'obésité, de maladies cardiovasculaires et de cancer du sein, « cette période pourrait être importante pour tenter de réduire le risque de ces maladies chroniques », estiment-ils.
Enfin, une étude présentée durant le congrès d’endocrinologie s’est intéressée cette fois à la puberté tardive chez les garçons. Dans ce travail, les scientifiques ont constaté que celle-ci multipliait par 2,5 le risque de développer un diabète de type 2 précoce, indépendamment de leur poids et des facteurs socio-économiques. Ainsi, 140 adolescents sur 100 000 avec une puberté tardive développent un diabète de type 2 chaque année, contre 41 sur 100 000 pour ceux avec une puberté normale. La puberté tardive pourrait être un marqueur permettant d’identifier les jeunes vulnérables et la mise en place de stratégies de prévention ciblées.
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