Les PFAS ou ont été créés par l'homme dans les années 1950 en raison de leur résistance à l'eau et au feu. Ils sont fabriqués à partir de chaînes d'hydrocarbures sur lesquelles on greffe du fluor. Il existe plus de 5 000 molécules différentes, leur point commun est d'être persistantes dans l'environnement en raison de la solidité de leur liaison carbone-fluor, d'où leur qualification de « polluants éternels ». Du fait de leur résistance à être dégradés, les PFAS s'accumulent dans tous les milieux : l'eau l'air, les sédiments, les strates géologiques, les nappes phréatiques, les organismes vivants, les animaux et ils se retrouvent dans la chaîne alimentaire. Leurs applications industrielles concernent les textiles, les emballages, les revêtements antiadhésifs… « En cosmétique conventionnelle, les PFAS sont recherchés pour leurs propriétés hydrophobes visant à améliorer la texture et la tenue du maquillage. Ils sont présents principalement dans les mascaras, les fonds de teint, les rouges à lèvres et les crèmes anti-âge, explique Pierre Grascha docteur en microbiologie. Les deux molécules qui ont la toxicité humaine la plus préoccupante sont le PFOA (acide perfluorooctanoïque) et le PFOS (sulfonate de perfluorooctane). Leur utilisation a été restreinte au niveau international depuis 2009 et 2020 (Convention de Stockholm) mais ils sont encore fréquents dans l'environnement. La pénétration transcutanée du PFOA, après application d'un cosmétique, est de l'ordre de 1 mm par heure et certains s'accumulent dans le tissu adipeux en raison de leur forte affinité pour les graisses. Une étude effectuée sur un panel important de femmes enceintes a montré que 100 % des échantillons sanguins contenaient des concentrations significatives de PFAS. » Leurs effets délétères pour l'être humain concernent la cancérogenèse, la fertilité, le développement du fœtus, l'hypercholestérolémie. Leurs organes cibles sont le foie et les reins et ils sont suspectés d'interférer sur le système endocrinien et immunitaire.
Un cadre réglementaire de plus en plus restrictif
Le règlement REACH 1907/2006 place les PFAS comme étant d'intérêt prioritaire pour la gestion des risques. Des initiatives ont été avancées en 2020 en cohérence avec la stratégie de l'Union européenne. En 2024, la Commission européenne a limité l'usage du PFHxA (acide perfluorohexane sulfonique) et substances apparentées, et une restriction globale des PFAS portée en 2023 par cinq États membres (Suède, Norvège, Danemark, Pays Bas et Allemagne) est en cours d'examen par l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA). Elle propose l'interdiction de la fabrication et de la mise sur le marché en Europe de substances, de mélanges et articles contenant des PFAS sur la base de leur caractère persistant dans l'environnement. Des dérogations limitées dans le temps sont proposées pour certains usages en fonction de la disponibilité d'alternatives applicables.
Les PFAS sont présents principalement dans les mascaras, les fonds de teint, les rouges à lèvres et les crèmes anti-âge
Pierre Grascha Dr en microbiologie
En France, l'Assemblée nationale a adopté en février 2025 une proposition de loi qui restreint la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS. L'article phare de la proposition prévoit d'interdire à partir de janvier 2026 la fabrication, l'importation et la vente de tout produit cosmétique, produit de fart (skis) ou produit textile d'habillement renfermant des PFAS. Elle précise de disposer de normes sur les rejets et l'imprégnation de différents milieux, de réduire les émissions des industriels émetteurs avec une taxe sur le principe du pollueur-payeur, et elle exige une parfaite transparence des données disponibles. « L'adoption de cette législation pionnière marque une étape fondamentale dans le combat contre les polluants éternels ont salué les responsables Cosmébio. De très nombreux cosmétiques conventionnels contiennent encore ces substances toxiques, pour détecter leur présence, il suffit de repérer les termes perfluor ou perfluoro dans la liste INCI (liste d'ingrédients d'un cosmétique). En cosmétique bio, les PFAS ont été remplacés par des esters huileux, des huiles ou des cires végétales, carnauba ou cire d'abeille. » Ces alternatives sont suffisamment hydrophobes pour formuler des cosmétiques bio longue tenue. Choisir des cosmétiques labellisés Cosmébio est la garantie d'une formule sans PFAS ni autres ingrédients controversés.
D'après une visioconférence de Cosmébio (Association professionnelle dédiée aux cosmétiques naturels et bio).
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