La teigne se manifeste sous la forme d’une ou plusieurs plaques inflammatoires sur le cuir chevelu pouvant induire des démangeaisons, des squames et un aspect de cheveux coupés court « tondants ». La maladie est très contagieuse et sa fréquence est plus élevée chez l’enfant que chez l’adulte. Comme pour les poux ou la gale, sa transmission est facilitée du fait d’une promiscuité plus importante dans le cadre scolaire et des contacts directs lors des jeux. Certaines teignes se transmettent par le biais d'animaux de compagnie comme les chiens ou les chats (dermatophytes zoophiles). « Même si le diagnostic est facile, il est nécessaire de faire des prélèvements systématiquement pour identifier les dermatophytes en cause car ils ne donnent pas tous la teigne. Seules deux grandes catégories sont impliquées, le trichophyton et le microsporum. Il existe beaucoup de sous-types pour ces deux catégories et le choix du traitement dépend de la caractérisation du type de champignon », précise le professeur Annabel Maruani-Raphael de l’unité dermatologie pédiatrique au CHU de Tours. Depuis l'arrêt de la production de la griséofulvine, le Centre de Preuves en Dermatologie propose dans son algorithme, deux médicaments selon les résultats des prélèvements. La terbinafine est préférentiellement le traitement probabiliste à instaurer d’emblée contre le trichophyton pendant 4 à 6 semaines. L’itraconazole est utilisé pour traiter le microsporum d’emblée pendant 6 à 8 semaines si l’examen clinique initial est en faveur de ce champignon. Il faut faire également un dépistage auprès de l’ensemble de la famille (foyer). Mais seules les personnes effectivement atteintes de teigne seront traitées.
Traitement par voie locale et générale
Le traitement par voie locale seul (antifongiques en crème ou lotion) étant insuffisant, il est complété par la voie générale. Les médicaments oraux sont habituellement bien tolérés, mais il peut y avoir des effets secondaires hépatiques chez les personnes à risque ou chez celles qui ont un traitement de longue durée. « Il y a très peu de résistances à ces médicaments pour l’instant, mais une vigilance s’impose. Le patient doit être réévalué à 4 semaines et les échecs thérapeutiques sont souvent dus à une mauvaise observance précise la dermatologue. Les enfants de moins de 10 kg relèvent d’une prise en charge hospitalière, car l’administration des produits doit être plus encadrée. » La prise en charge médicale doit s’accompagner de mesures complémentaires : couper les cheveux courts, laver à 60 °C le linge mis en contact avec la tête ou le mettre avec une poudre antifongique dans un sac en plastique fermé, désinfecter le matériel de coiffure avec des lingettes désinfectantes, faire examiner les autres membres de la famille par son médecin, faire examiner un éventuel animal de compagnie par un vétérinaire s’il s’agit d’un germe zoophile.
D'après un communiqué du Professeur Annabel Maruani-Raphael aux Journées Dermatologiques de Paris (JDP) édition 2 024.
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