Chaque année près de 5 millions de Français sont pris en charge pour une pathologie digestive et l'étude nationale menée pour la SNFGE* révèle que la santé HGE est une préoccupation pour 49 % de Français. Plus de 7 sur 10 sont conscients de la gravité de certaines maladies dont les cancers cités par 64 % (seulement 16 % évoquent le cancer du côlon qui reste pourtant la deuxième cause de mortalité par cancer). Une large majorité (69 %) souhaite recevoir davantage d'informations sur les pathologies liées à cette sphère de la part des professionnels de santé pour les plus jeunes et de l'assurance-maladie pour les plus âgés. Parmi les grandes données de l'étude, il ressort que l'alcool est la principale cause des maladies digestives identifiée par les répondants et 88 % mettent en place des pratiques de prévention principalement axées sur une alimentation riche en fibres et la gestion du stress. Les examens endoscopiques sont les mieux identifiés et 61 % des participants ont effectué au moins un examen lié à la sphère HGE dont 23 % une coloscopie. Dans le cadre des consultations avec un HGE, 1 personne sur 2 déclare avoir eu, lors de la première consultation, une difficulté à s’exprimer à propos de ses selles (31 %) et des ballonnements/gaz (17 %) et 17 % ont eu peur d’être sales lors des examens. Les principales raisons invoquées pour ne pas avoir consulté sont la gestion personnelle des symptômes, l’absence d’inquiétude suite à des troubles, et le manque de disponibilité d’un professionnel de santé. 37 % des 25-34 ans ne consultent pas par peur de devoir faire des examens complémentaires gênants et 23 % redoutent d'apprendre une maladie grave.
Dédramatiser la coloscopie
Pour mieux accompagner les patients dans la compréhension et la prise en charge des maladies de cette discipline, la SNFGE a souhaité faire un état des lieux des difficultés et des obstacles dans leur parcours de soins. L'enquête met en lumière leur vécu en s’intéressant aux tabous et appréhensions vis-à-vis des examens et des tests de dépistage, avec un focus sur le cancer colorectal qui touche chaque année près de 43 000 nouveaux patients en France. Bien que son test de dépistage soit largement connu, en pratique, 3 Français de 50 ans sur 10 ne l'ont jamais réalisé et près de 7 sur 10 déclarent l'avoir réalisé une fois sans préciser la régularité (pour rappel, pour être efficace il doit être réalisé tous les deux ans et c'est la répétition des tests qui est importante). Les deux tabous qui perdurent sont la collecte des selles jugée gênante pour 32 % et la crainte du résultat pour 18 %. La coloscopie, bien qu’identifiée comme un examen important, est perçue comme anxiogène par près de 70 % des personnes l’ayant réalisée à cause des modalités de cet examen. Les appréhensions se portent sur la préparation (purge) à 21 %, l'anesthésie générale (10 %) avec un chiffre plus élevé chez les femmes (16 % vs 4 % chez les hommes), la peur du diagnostic (10 %) avec moins d'appréhension des résultats pour les femmes (86 % vs 78 % chez les hommes). « On dénombre une déperdition de 17 % des personnes qui devaient réaliser une coloscopie après un test positif, soit une perte de chance alors que ce cancer est évitable et il peut être guéri à 100 % avec un diagnostic précoce » témoigne le Pr Christophe Cellier HGE à l'hôpital Européen Georges Pompidou à Paris.
37 % des 25-34 ans ne consultent pas par peur de devoir faire des examens complémentaires gênants
Dans ce contexte, la SNFGE a décidé de lancer lors de Mars Bleu, un livret qui permet de dédramatiser la coloscopie et de réduire les craintes de l’examen en apportant des informations claires et rassurantes sur cette procédure, et des réponses expertes aux questions taboues que les personnes éligibles à cet examen se posent sans oser en parler. Ce livret intitulé « Cooloscopie ! », sera diffusé auprès des professionnels de santé dans les salles d'attente et les pharmacies. La SNFGE poursuit la mise en place d'initiatives concrètes avec un film émotionnel illustrant plusieurs situations « Les HGE : Pas de tabous entre nous ». Il sera visionnable toute l’année sur YouTube en version longue et en capsule courte de portraits différents à chaque vague de communication. Il se déroulera tout au long du mois de mars puis reviendra en mai et en septembre prochain. La jeune génération est également ciblée avec une diffusion digitale sur les réseaux sociaux.
D'après une conférence de presse de la Société Nationale Française de Gastro-Entérologie (SNFGE)
* Réalisée sur échantillon représentatif de 1 000 personnes âgées de 18 à 75 ans, en décembre 2024 par l'Institut Vivio France
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