Quand un produit est cher, un jour ou l’autre il aiguise la convoitise des fraudeurs… C’est ce qui se passe depuis plusieurs mois autour des analogues du GLP-1, dont les mirifiques promesses d’amaigrissement font tomber une prudence pourtant de mise. Les noms de Mounjaro, Wegovy ou Ozempic, fleurissent sur les réseaux sociaux et autres sites de vente en ligne pour un déplorable commerce mené en toute illégalité. Pire que l’infraction aux lois et règlements, l’atteinte à la santé publique est bien plus à redouter. D’où viennent les contrefaçons qui circulent ? Que contiennent-elles ? Un début de réponse a été donné après la saisie réalisée à Northampton (Angleterre) dans une véritable usine de fabrication de faux Mounjaro. Des produits non autorisés et potentiellement mortels, pour un montant négociable à plus de 250 000 livres britanniques (soit près de 300 000 euros), y ont été trouvés. Le raid mené par les agents de la MHRA (Medicines and Healthcare products Regulatory Agency ou Agence de réglementation des médicaments et des produits de santé) s’est déroulé sur deux jours. L’opération a permis de mettre la main sur 2 000 stylos-injecteurs présentés comme contenant des doses de tirzépatide (le principe actif du Mounjaro). Plus grave encore (si c’est possible…), des doses de retatrutide, autre médicament conçu par Eli Lilly, mais dont l’expérimentation en est encore à la phase d’essai, ont été retrouvées.
Comme Eli Lilly, le laboratoire Novo Nordisk, qui commercialise Ozempic et Wegovy, est en but avec ces trafics. Engagé dans un véritable combat contre la contrefaçon, le groupe danois a choisi une stratégie offensive de retrait des offres illicites sur les réseaux sociaux et les plateformes de vente en ligne. Résultat ? Plusieurs milliers d’offres illicites détectées depuis janvier 2025 et un taux de retrait des publications de ces offres de 89 % sur les RS et de 74 % sur les sites de vente en ligne. Étienne Tichit, DG du laboratoire s’en félicite, tout en soulignant : « Nous avons la chance de bénéficier d’un réseau officinal dense, garantissant un accès sûr et encadré à nos traitements en France. » Pourvu que cela dure…