- Des nouvelles d’Emmanuel ?, demande Christèle à Karine.
La tête plongée dans le réfrigérateur, la titulaire répond :
– Sans surprise, il a une belle gastro.
– Il l’avait prédit (cf. Épisode 257), plaisante la préparatrice.
– Sauf qu’avec Lou grippée et Emmanuel en moins, la journée va être intense, répond Karine. Ce qui m’agace quand même, c’est que Lou soit toujours aussi réticente à la vaccination. C’est quand même stupide d’être malade alors qu’on a de quoi se protéger ! Je ne comprends pas.
– J’ai entendu que le ministre, je ne sais plus son nom, veut rendre la vaccination contre la grippe obligatoire ?, poursuit Christèle.
– Encore une belle idée qui n’aboutira pas. Et puis je ne sais même pas si ça aura un effet positif. En tout cas, il ne faudrait pas que ça nous ampute d’une partie de l’équipe comme pendant la période Covid. En parlant de grippe, il nous reste vingt-deux vaccins.
– Pour être franche avec vous Karine, il y a deux semaines je pensais que ces vaccins allaient nous rester sur les bras. Vu la situation, je pense qu’on va bientôt en manquer.
– On a vacciné dix-sept personnes hier avec Marion, et cinq depuis l’ouverture aujourd’hui.
– Les gens se réveillent, dit J-C en se mêlant à la conversation. Comme Christèle, je me suis dit avant Noël que nous avions trop commandé. Enfin… que TU avais trop commandé…
Karine lui sourit :
– Cher associé, depuis le temps que nous travaillons ensemble, tu ne me fais toujours pas confiance ?
– Si, mais cette fois-ci j’ai douté. Comment aurais-tu pu savoir que la campagne reprendrait de plus belle en janvier ?
– Une intuition, Jean-Christophe. L’année dernière au moment des précommandes, je me suis dit que l’épidémie serait sans aucun doute plus sévère cette année. Oh, je sais, c’était un pari risqué. Il se trouve que j’ai eu raison.
– Et on se paie le luxe de dépanner les confrères. Même Juliette n’a plus de vaccins. Ah, l’intuition. C’est ce qu’il me manque, dit J-C en repartant vers le comptoir.
- Pas tant que ça puisque tu t’es associé avec moi et que ça marche bien.
J-C lève les bras et forme un cœur avec ses pouces et ses index, en guise de réponse.
Au comptoir, Alice demande à Julien son avis concernant une patiente venue avec sa mère.
À l’écart, elle lui explique la situation :
– La fille me dit que sa mère est fatiguée, et un peu confuse aussi.
– C’est-à-dire ?
– La mère pense avoir eu ses parents au téléphone alors que ces derniers sont morts il y a dix ans.
– Ce n’est pas de notre ressort, c’est une urgence, répond Julien.
Alice acquiesce et se dirige vers le comptoir mais Julien la retient :
– Attends. Ça ressemble quand même à un surdosage en médicament ce que tu me racontes. Il y a un nouveau traitement ? Un événement médical récent ?
– À part une gastro à Noël, rien de plus.
Avec sa main droite, Julien se met tirer machinalement sa lèvre inférieure. Le pharmacien fait systématiquement ce geste quand quelque chose le tracasse ou qu’il réfléchit.
– Tu permets que je vienne avec toi voir cette patiente ? J’ai comme une intuition. Mais j’ai besoin de plus de détails.
– Bien sûr, c’est toi le pharmacien, répond l’étudiante, soulagée et curieuse d’en savoir plus.
(à suivre…)
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