Le logiciel Act-IP officine, élaboré par la Société française de pharmacie clinique (SFPC), vise à rendre compte de la nature des interventions pharmaceutiques réalisées dans les officines. Le premier bilan de son utilisation (année 2022) vient d'être rendu public. Il dresse le portrait de cette activité, ses justifications comme de ses écueils.
La plateforme de recueil en ligne des interventions pharmaceutiques (IP) réalisées par les pharmaciens d’officine, Act-IP officine, vient de rendre ses premiers résultats. Durant l’année 2022, 4 596 IP ont été enregistrées sur le site par 441 utilisateurs dans 338 officines. Ce bilan rend compte des principaux problèmes traités, mais aussi de la nature précise de l'IP. Les principales situations justifiant une IP sont des questionnements sur la posologie (27,2 % des IP), des indisponibilités de traitement (21,8 % des IP) et des contre-indications ou non conformités aux référentiels (12,6 %). C'est donc en toute logique que les interventions portent essentiellement sur des changements de médicaments et des adaptations posologiques.
Côté acceptation, le bilan 2022 montre que, globalement, 95 % des IP sont acceptées par les prescripteurs (lorsqu'ils sont informés) et les patients. Dans les rares cas où le médecin refuse l'IP (5,2 % des IP), c'est principalement pour des demandes de changement de médicaments ou des adaptations posologiques. Par ailleurs, les molécules les plus concernées par une IP sont le paracétamol, l’amoxicilline, l’acide acétylsalicylique et l'escitalopram.
Étendre la pratique de l'IP à un maximum de professionnels ? Pour Félicia Ferrera Bibas, vice-présidente de la SFPC et président de l'URPS pharmaciens PACA, c'est une évidente nécessité. « Pour accroître l’utilisation en pratique courante de la plateforme Act-IP, nous avons mobilisé le collège des maîtres de stage. L'objectif étant que les étudiants utilisent la base durant leur stage à l'officine », explique-t-elle. Une formation à l'IP, peut-être sous la forme d'un webinaire, est par ailleurs en cours de réflexion à la SFPC, confie-t-elle. Enfin, côté économique, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) est d’ores et déjà engagée dans une discussion avec le ministère de la Santé et l'assurance-maladie en vue de la création d’un honoraire de dispensation dédié aux IP.
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