Risque accru d’overdoses

Un accès renforcé pour la naloxone

Par

Publié le 12/05/2020

Article réservé aux abonnés

Avec le confinement, le risque d’addiction et donc de surdosage aux opiacés a augmenté, que ce soit pour les usagers de drogues illicites, comme pour les usagers de médicaments opiacés. Les pharmaciens doivent donc être très vigilants et ne pas hésiter à renforcer l’accès à la naloxone chez les personnes potentiellement à risque.

Confinement, stress, crainte de manque… En cette période d’épidémie de Covid-19, de nombreux facteurs peuvent augmenter le risque de surdosage de drogues ou de médicaments opiacés.

Dans ce contexte, la naloxone, traitement d'urgence aux overdoses aux opioïdes, peut être d’un précieux recours. Et cela, d’autant plus qu’elle est désormais disponible en pharmacie de ville, sous forme injectable intramusculaire, avec Prenoxad. En revanche, la naloxone sous forme nasale, Nalscue, n’est disponible qu’en établissement de santé et en structure médico-sociale.

Conduite à tenir

Dans le contexte actuel, « toute personne à risque devrait se voir délivrer ou prescrire un kit de naloxone et recevoir dans le même temps les informations clé sur la conduite à tenir en cas de suspicion de surdose aux opioïdes », indique le Cespharm*. Ainsi, l’accès à la naloxone doit être garanti pour tous les publics à risque.

Pour les médecins, toute prescription de traitement de la substitution aux opiacés, en particulier en initiation, chez des usagers ne faisant pas partie de la patientèle, doit s’accompagner d’une remise d’un kit de naloxone ou d’une prescription.

Pour les pharmaciens, en cas de dispensation dans le cadre du dispositif dérogatoire au renouvellement exceptionnel en officine (comme cela est rendu possible par l’arrêté du 23 mars 2020), il est recommandé de contacter le médecin prescripteur pour que celui-ci adresse une prescription de kit de naloxone. De même, toute prescription d’antalgiques opioïdes doit faire l’objet d’une évaluation par le prescripteur du risque de mésusage et de surdose pour le patient et s’accompagner d’une information sur la naloxone, ainsi que, le cas échéant, d’une prescription.

*Comité d'éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française.

Charlotte Demarti