Le dépistage de la cystite simple est entré officiellement ce matin au tableau des tests qui peuvent être réalisés par le pharmacien d’officine. Comme le TROD angine, il peut faire l’objet d’une ordonnance conditionnelle du médecin et sera rémunéré comme le prévoit la convention pharmaceutique.
Trois textes parus ce matin au « Journal officiel » officialisent la possibilité pour le pharmacien de réaliser une bandelette urinaire (BU) pour dépistage de la cystite à l’officine. Un premier arrêté l’inscrit en effet à la liste des tests que les confrères sont autorisés à effectuer. Ce « test urinaire de recherche a minima de nitriturie et de leucocyturie » rejoint ainsi trois autres TROD à la main de l’officine (glycémie, angine et grippe).
Un second arrêté précise que les tests donnant lieu à tarification de prestation sont ceux de l’angine et de la cystite. La rémunération a déjà été entérinée dans la convention pharmaceutique signée en 2022. Dans un premier temps, celle-ci prendra la forme d’une rémunération sur objectif de santé publique (ROSP), pour un montant de 6 euros TTC par dépistage réalisé. Dans un second temps, celle-ci deviendra un paiement à l’acte rémunéré 5 euros TTC pour l’analyse et 1 euro TTC pour la bandelette urinaire. « Nous attendons le code acte, ainsi qu’un arbre décisionnel, qui devraient nous être transmis en début de semaine prochaine », précise-t-on à l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Enfin, un 3e arrêté prévoit que le médecin peut rédiger une ordonnance de dispensation conditionnelle en cas de suspicion de cystite, comme cela existe pour l’angine. Dans ce cadre, le prescripteur doit inscrire sur l’ordonnance la mention « si BU positive ». Le texte liste également les médicaments pour lesquels une telle ordonnance peut être utilisée, en l’occurrence pour deux antibiotiques : la fosfomycine trométamol et le pivmécillinam. En effet, comme pour le TROD angine, deux parcours de prise en charge sont possibles. Soit la patiente se présente spontanément à l’officine et le pharmacien procède au test, puis l’oriente vers son médecin en cas de résultat positif ; soit la patiente se présente avec une ordonnance de dispensation conditionnelle rédigée par son médecin, le pharmacien réalise là encore le test et délivre la prescription si le résultat est positif.
Ces dispositifs devraient s'enrichir l’année prochaine des mesures prévues au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024. Ce texte de loi instaure en effet la dispensation sous protocole de certains antibiotiques en cas de test angine ou cystite positif, donc sans l’intervention du médecin qui devra néanmoins être obligatoirement informé.
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