La possibilité de prescription de traitements nicotiniques de substitution (TNS) par le pharmacien d’officine se précise. Trois régions ont été pressenties pour mener, d’ici à la fin l’année, une expérimentation.
Cela fait bien longtemps que les pharmaciens l’attendent. Prévu à la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour… 2022, l’accompagnement du sevrage tabagique par la prescription et la délivrance d’un traitement nicotinique de substitution (TNS) par le pharmacien d’officine pourrait enfin devenir réalité d’ici à la fin de l’année.
Trois régions – les Hauts-de-France, la Nouvelle-Aquitaine et la Provence-Alpes-Côte d’Azur - sont pressenties pour participer à une expérimentation sur deux ans de la prescription et de la délivrance de substituts nicotiniques par le pharmacien, ont appris les syndicats au cours du comité de liaison officinale (CLO) du 13 mars. Pour l’heure, les modalités restent à écrire. Tous les territoires des régions citées seront-ils concernés ? Combien d’entretiens composeront cet accompagnement ? Sera-t-il rémunéré à l’acte ou par forfait ?… Il faut aussi fixer les indicateurs qui permettront d'évaluer l'expérimentation. Les questions restent nombreuses et devraient trouver réponse au cours du deuxième trimestre. « Nous souhaitons que l’ensemble des pharmacies d'une région soient inclues, pour une question d'équité d'accès », explique Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
L’expérimentation de prise en charge du sevrage tabagique répondra à un accompagnement protocolisé. Pour l’URPS pharmaciens des Hauts-de-France, « le domaine n’est pas inconnu », rappelle son président, Grégory Tempremant. En effet, sous l’impulsion de l’URPS, en coopération avec l’ARS et l’association Hauts-de-France Addictions, les officines de la région se sont engagées dans une expérimentation de sevrage tabagique, à Lens et Hénin-Beaumont en 2019, puis dans le Valenciennois en 2022. Elle consiste à proposer à tout patient adulte souhaitant arrêter de fumer – dans le cadre d’un parcours préopératoire ou de cancérologie, ou présentant un risque de BPCO - un accompagnement au sevrage tabagique. Celui-ci se déroule en 4 entretiens sur trois mois (pour une rémunération du pharmacien de 20 euros par entretien). À titre d’exemple, entre octobre 2023 et ce jour, 32 patients ont été suivis par 8 officines pour un total de 61 entretiens. Cette expérimentation pourrait servir de base à la future mise en place du sevrage tabagique sur les trois régions. Avec une différence de taille : « Cette fois, les pharmaciens pourront prescrire des substituts nicotiniques qui seront alors pris en charge », précise Guillaume Racle, membre du bureau de l'USPO, qui ajoute que « selon des études, un entretien motivationnel réalisé par le pharmacien augmente de 200 % l’efficacité du traitement nicotinique de substitution ».
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