Avec une épidémie de grippe sévère cette année et qui a pris de court la campagne de vaccination, les autorités de santé réfléchissent à tout remettre à plat. Se pose alors la question des stocks de vaccins grippe (officine et/ou stock d’État ?) et de la mise à disposition de doses dans les cabinets de ville.
Une épidémie particulièrement sévère cette année, des centres hospitaliers saturés, une couverture vaccinale insuffisante et des doses de vaccins manquantes par endroits : pour les autorités de santé, il semble que l’organisation de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière soit à revoir. « Des travaux sont en cours, demandés par les ministres, coordonnés par la direction générale de la santé (DGS) sur la stratégie vaccinale », a posté Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de la caisse nationale de l’assurance-maladie (CNAM), le 21 janvier sur LinkedIn.
Brièvement, elle propose trois leviers d’amélioration et liste quelques pistes de réflexion. Le premier levier repose sur l’offre de vaccination. Se pose alors la question des volumes de doses disponibles : qui commande ? Les officinaux ? Faut-il constituer des stocks d’État avec, pointe-t-elle, un « risque de gaspillage » ? Il faudrait aussi élargir les « points et occasions de vaccination », en impliquant l’hôpital, les structures médico-sociales et sociales, mais aussi les cabinets de ville. Mettre des doses de vaccins antigrippaux à disposition des généralistes est une demande, pour ne pas dire une exigence, récurrente de plusieurs syndicats de médecins. « Il est impératif de remettre ce sujet sur la table », a en tout cas répondu la numéro 2 de l’assurance-maladie en commentaire. Mais il faudra intégrer dans la réflexion les modes et les contraintes de stockage des vaccins, la traçabilité et la rémunération, s’interroge Marguerite Cazeneuve dans son déroulé.
Le deuxième levier est d’augmenter la demande. Simplification du calendrier vaccinal, communication, « bons d'invitation » sont autant de pistes avancées par la directrice déléguée de la CNAM. Pour améliorer l’accès à la vaccination, elle pose le sujet du volet financier et des dispositifs « aller vers », encore insuffisant pour certains professionnels de santé. Un travail est aussi à mener sur « l’hésitation vaccinale », dont une lutte contre les fake news.
Dernier levier évoqué : la vaccination des soignants. Yannick Neuder, nouveau ministre de la Santé, a récemment évoqué une obligation vaccinale des professionnels de santé contre la grippe.
Pour l’heure, ni la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ni l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) n’ont encore été invitées à participer à cette réflexion. Pour améliorer la campagne de vaccination antigrippale, « il est nécessaire que la responsabilité soit partagée avec tous les acteurs : les laboratoires, les grossistes et éventuellement l’État, fait savoir Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO. Il n’est pas question que tout repose sur un seul maillon de la chaîne : le pharmacien. »
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