Depuis fin novembre 2024, les pharmaciens peuvent dispenser à titre exceptionnel les médicaments et les dispositifs médicaux nécessaires à la poursuite d’un traitement chronique, dans la limite de trois mois par délivrance d’un mois, et doivent en informer le médecin traitant. Une mesure pratique au comptoir et attendue depuis de longue date par les officinaux, mais qui ne plaît pas aux médecins.
Questions sémantiques
Le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM), dans un article publié le 18 décembre sur son site, se dégage même de toute responsabilité. L’autorité prévient : « Le pharmacien intervient en dehors du cadre d’une équipe de soins coordonnés par le médecin et de tout protocole organisationnel. Dès lors, le pharmacien qui délivrera au médecin une information a posteriori sur la délivrance supplémentaire exceptionnelle engagera sa seule responsabilité à l’égard du patient et l’information fournie au médecin a posteriori ne sera pas de nature à l’alléger. »
Le CNOM soutient sa position sur une question de vocabulaire, s’arrêtant sur l’expression « renouvellement de traitement » qui « est le moment de la réévaluation de l’état de santé du patient » et « relève de la compétence du médecin », quand l’Ordre des pharmaciens et l’assurance-maladie évoquent plutôt une « dispensation supplémentaire exceptionnelle » au cours de laquelle le pharmacien ne change rien au traitement.
L’Ordre des médecins demande aux pouvoirs publics de s’assurer que le dispositif est bien mis en place à titre exceptionnel. La mesure a été inscrite dans la loi Rist du 19 mai 2023 pour « permettre au pharmacien de renouveler les traitements chroniques lorsque le médecin prescripteur n’est pas disponible dans un délai compatible avec l’état de santé du patient », il resterait alors aux médecins à trouver des créneaux pour des consultations.
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