Un signal fort en ce début d’année. Quatre ministères - la Santé, l’Économie, l’Industrie et le Travail- ont réitéré leur soutien à la production sur le sol français de 42 médicaments essentiels, dont l’approvisionnement du marché français est vulnérable aux importations extra-européennes. Deuxième volet du programme « France 2030 », cet accompagnement vise sept projets industriels.
Impact environnemental
Il s’agit principalement d’extension de productions existantes comme à Lille, chez Delpharm (comprimés et gélules hormonaux, hautement actifs et oncologiques) et sur son site de Tours (ampoules et seringues), chez Adhex Pharma à Chenôve (Bourgogne) (patches et films orodispersibles) ou chez Benta Lyon (paracétamol pédiatrique). Spécialisé dans la production de principes actifs (API), Zach System développera également ses capacités de fabrication à Avrillé (Pays-de-la-Loire) pour une somme de 48,7 millions d’euros. Mais d’autres projets portent sur la création de nouvelles activités, comme Nextpharma (Île-de-France) qui mise 8,8 millions d’euros dans une nouvelle zone de fabrication, notamment pour assurer la production du lévétiracétam. La sécurisation de la production de cet antiépileptique compte ainsi dans les priorités gouvernementales au même titre que le paracétamol. Ce dernier fait également l’objet d’un investissement (14 millions d’euros) au sein du groupe Ipsophene à Toulouse qui développera des procédés de fabrication réduisant autant les coûts que les déchets produits lors de la production. Cette nouvelle ligne pourra répondre à 38 % de la consommation française de paracétamol.
Suprématie asiatique
Au total ce seront 300 millions d’euros investis par ces industriels afin de contribuer à la souveraineté de la France en matière d’approvisionnement en médicaments essentiels. Cet objectif constitue la vocation première du plan France 2030 qui avait déjà soutenu sept autres projets industriels l’année dernière. Déjà lauréat de France 2030, en juin 2023, Benta a, cette année, pour projet de développer sur son site de Saint-Genis-Laval, en banlieue lyonnaise, son portefeuille de médicaments génériques pour les patients français et de produire à moyen terme une trentaine de molécules essentielles en propre. L’accent sera mis sur la production de paracétamol oral suspension pédiatrique, afin de limiter les ruptures sur ce médicament à destination des enfants. Un pas décisif dans la lutte contre les pénuries. Car comme le soulignent les ministères de l’Industrie, de la Santé, du Travail et de l’Économie dans une communication commune, « pour les médicaments matures, la production sur le sol français ou européen contribue à en sécuriser l’approvisionnement ». En effet, actuellement 40 % des médicaments commercialisés dans l’Union européenne proviennent de pays tiers, tandis que 60 % à 80 % des principes actifs pharmaceutiques sont produits en Chine et en Inde.
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