Alors que le système de santé produit à lui seul 8 % des émissions françaises de gaz à effet de serre (GES), dont la moitié est portée uniquement par les produits de santé, The Shift Project a voulu aller plus loin et a évalué les émissions GES produites pour répondre à la consommation française de médicaments et de dispositifs médicaux (DM) sur une année. Les résultats ont été publiés le 16 juin dans deux rapports.
Ainsi, pour l’année 2023, les Français ont consommé : 3,3 milliards de boîtes de médicaments ; 32 300 tonnes de principes actifs « soit l’équivalent de la masse de 3 tours Eiffel », comparent les shifteurs ; 187 000 tonnes d’excipients « soit l’équivalent de la masse de 18 tours Eiffel » et enfin 121 500 tonnes d’emballages « soit l’équivalent de la masse de 12 tours Eiffel ».
Pour tout cela, The Shift Project évalue à 9,1 millions de tonnes de CO2e (9,1 Mt CO2e) les émissions annuelles liées aux industries du médicament pour répondre à la consommation française. 25 % de ces émissions sont portées uniquement par la production de principes actifs, près de 10 % par le transport et 13 % par la recherche et le développement.
Des politiques publiques à mettre en oeuvre
Les shifteurs gardent espoir. Il serait possible de réduire les émissions GES de 68 % pour les médicaments et 72 % pour les DM en 2050 en appuyant sur certains leviers : optimisation de la consommation d’énergie, passage du fret aérien aux transports routiers ou maritimes, par exemple. L’idéal serait bien sûr une relocalisation de la production en France ou en Europe. « Notre modèle permet d’estimer qu’en moyenne, les médicaments produits intégralement en Chine auraient des émissions de production 40 % plus faibles s’ils l’étaient en Europe et 50 % s’ils l’étaient en France », estime l’association.
Il faudrait aussi aider l’industrie, notamment avec la mise en place du carbone score qui peut intervenir dans les achats de médicaments. Pour l’assurance-maladie, « les travaux sont en cours pour définir les politiques publiques à mettre en œuvre, qui utiliseraient le score carbone des médicaments. Il y a des travaux sur comment orienter le marché, comment inciter les acheteurs à choisir les produits de santé les moins carbonés. Est-ce qu’on va aller vers une stratégie autour de l’offre, est-ce qu’on va travailler sur des sujets de tarification ? Tout cela est encore à l’étude », répond Claire Traon, directrice de mission Transition écologique et santé environnementale à la Caisse nationale de l’assurance-maladie (CNAM).
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