En ce mois de novembre, les officinaux vont une nouvelle fois contribuer à la réussite de l’opération Mois sans tabac. Distribution des kits d’aide à l’arrêt du tabac, diffusion des différents outils de communication sur la tenue de la campagne, conseils aux patients… Les officinaux sont sans doute les professionnels de santé les mieux placés pour inviter des fumeurs à participer à ce défi déjà relevé par 1,4 million de personnes depuis 2016. Ils pourraient cependant jouer un rôle encore plus important. Pour cela, il faudrait qu’ils soient autorisés à prescrire directement les traitements de substitution nicotinique (TNS). Ainsi, la prise en charge des patchs, gommes, pastilles et autres sprays serait facilitée pour les patients, avec des répercussions sans doute positives en matière de réduction du nombre de fumeurs. Comme le rappelle l’assurance-maladie, les substituts nicotiniques augmentent en effet les chances d’arrêter définitivement de fumer de 50 % à 70 %. Alors comment expliquer que les pharmaciens ne soient pas encore autorisés à prescrire eux-mêmes ces produits qui font partie de leur quotidien et qu’ils connaissent parfaitement ?
Les syndicats s’impatientent
Aujourd’hui, les médecins, sages-femmes, infirmiers, chirurgiens-dentistes et autres masseurs-kinésithérapeutes. peuvent prescrire les TNS. La mise en place d’une expérimentation permettant l’accès aux traitements de substitution nicotinique sur demande directe auprès du pharmacien, elle, est déjà évoquée depuis longtemps. Elle a même été inscrite noir sur blanc dans la loi de financement de la Sécurité sociale… de 2022. Et elle figure bien à l’agenda du programme national de lutte contre le tabac 2023-2027. Problème, les textes réglementaires qui permettraient cette évolution n’ont toujours pas été publiés. Un retard que Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), ne parvient pas à expliquer. « Il y a peut-être des blocages mais je ne sais pas venant de qui, ni pourquoi. Frédéric Valletoux, alors ministre de la Santé, nous avait promis que cela serait possible pour le Mois sans tabac cette année… La direction de la Sécurité sociale (DSS) m’a dit en octobre qu’elle travaillait encore dessus mais que cela avait pris du retard… » Pour le président de l’USPO, il faudrait désormais accélérer et ne pas passer par le stade de l’expérimentation dans trois régions, comme cela est prévu. Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset est lui aussi fatigué d’attendre la publication des textes réglementaires. « Si cela tarde c’est uniquement pour des raisons administratives, je n’ai jamais entendu personne dire qu’il était opposé à cette évolution, explique-t-il. Si la DSS n’a toujours pas sorti le texte réglementaire au printemps 2025, j’envisagerai sérieusement de les attaquer devant le Conseil d’État », prévient le président de la FSPF, qui ne masque plus son impatience.
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