Les pharmaciens ne seront-ils bientôt plus obligés de se justifier devant leurs patients parce qu'ils ne sont en pas en capacité de leur délivrer de l'amoxicilline ou du paracétamol pédiatrique ? On peut l'espérer si l'on en croit les déclarations de François Braun.
Le 3 février, sur « Europe 1 », le ministre de la Santé a affirmé que la situation était en passe de s'améliorer. « On va revenir dans les deux semaines qui viennent à un mois de stock supplémentaire en amoxicilline », a-t-il précisé. « Au total sur le mois de février, nous allons distribuer 1 090 000 boîtes sur trois références », a-t-il ajouté. Les pharmaciens devaient notamment recevoir, dès cette semaine, 750 000 boîtes additionnelles d’amoxicilline livrées par Biogaran.
Améliorations en vue sur le paracétamol pédiatrique
Au niveau du paracétamol, François Braun se veut également optimiste. « Nous avons récupéré des stocks. Nous sommes sortis de cette période de crise dans les deux semaines qui viennent », a-t-il également affirmé le 3 février. Selon le ministre, si l'horizon se dégage c'est notamment grâce aux industriels « qui ont activé toute la chaîne de production ». Ces derniers temps, « la demande en paracétamol a également baissé au niveau des patents », fait remarquer Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). Dans les prochains jours, un retour à un approvisionnement normal concernant le paracétamol pédiatrique, qui ne serait plus seulement assuré par les grossistes donc, est également espéré. « Pour les suspensions buvables pédiatriques, on va normalement revenir à un double circuit de commande, avec 80 % des boîtes livrées par les grossistes et 20 % livrées en direct », précise Pierre-Olivier Variot. Ce double circuit de commande ne devrait pas être remis en place avant la mi-février cependant. Toujours selon le président de l'USPO, la situation devrait également revenir à la normale dans les prochains jours concernant les corticoïdes (prednisolone) et d'ici à la fin février pour la prednisone.
Des hausses de prix sur certains génériques
Ces signes d'amélioration ne sauraient toutefois faire oublier l'hiver particulièrement compliqué qu'a vécu la France en matière d'approvisionnement en médicaments. Une situation notamment due aux baisses de prix successives décidées ces dernières années sur les médicaments génériques. Les syndicats, les représentants des groupements, les grossistes et les industriels du médicament sont récemment montés au créneau pour dénoncer cette politique, allant jusqu'à boycotter la dernière réunion du comité de suivi des génériques (voir notre dernière édition). Ce mouvement de contestation a, semble-t-il, porté ses fruits. À l'occasion d'une réunion organisée le 2 février les ministres de la Santé et de l'Industrie ont en effet accepter d'augmenter le prix de certains génériques essentiels « en contrepartie d'engagements des industriels sur une sécurisation de l'approvisionnement du marché français ». D'ici à la fin du mois de mai, une liste de médicaments stratégiques sera établie.
Par ailleurs, un « plan blanc médicament », activable en cas de situation exceptionnelle, sera préparé. L'objectif étant de mieux anticiper d'éventuelles pénuries et tensions d’approvisionnement pour éviter la situation connue ces derniers mois. Pour cela, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) établira également un plan de préparation des épidémies hivernales (sécurisation des stocks, amélioration de la mise à disposition des données).
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