Fauteuils roulants pris en charge à 100 %, gares et petits commerces accessibles, service public de repérage et d’évaluation du handicap pour les enfants de moins de 6 ans… Emmanuel Macron a présenté une série de mesures pour améliorer la vie quotidienne des personnes en situation de handicap, sans convaincre les associations de patients.
À l'occasion de la 6e Conférence nationale du handicap (CNH), qui s'est tenue le 26 avril, le président de la République a effectué ce constat cinglant : « Nous ne sommes pas à la hauteur de l’idéal d'égalité que nous avons gravé au fronton de la République », concernant le handicap, a admis le chef de l'État. Un aveu qui fait suite aux critiques adressées par le comité européen des droits sociaux (CEDS), lequel a reproché à la France de ne pas remédier efficacement aux problèmes liés à l'inclusion des enfants et adolescents handicapés dans les écoles, ainsi qu'aux difficultés des personnes handicapées à accéder aux services de santé.
Pour permettre à la France de progresser dans ce domaine, le président de la République a premièrement annoncé que les fauteuils manuels et électriques allaient faire l'objet d'un remboursement intégral, et ce dès 2024. « C’est une mesure importante, une mesure de justice sociale », estime Emmanuel Macron. Le financement de cette mesure devrait être partagé entre les complémentaires santé et l'assurance-maladie. À l’heure actuelle, la Sécu rembourse au maximum 5 200 euros pour un fauteuil électrique, soit à peine un quart du prix de certains modèles.
Par ailleurs, une enveloppe d'un milliard et demi d'euros est mise sur la table afin de rendre plus accessibles les lieux publics. Accélérer la mise en conformité des petits commerces, restaurants, services publics et autres transports, afin d'en améliorer l'accessibilité, est aujourd'hui une priorité pour Emmanuel Macron, qui a promis une « véritable programmation » dès l'été des mesures à mettre en œuvre, mais aussi un suivi régulier, avec un premier bilan dès 2024. Au grand dam des associations représentant les personnes en situation de handicap, le locataire de l'Élysée n'a toutefois pas jugé bon pour l'instant de mettre en place un système de sanctions pour les établissements qui rechignent à agir. Parmi les autres mesures annoncées, la mise en place, au plus tard en 2025, d'un service public de repérage et d'évaluation du handicap pour tous les enfants avant l'âge de 6 ans, afin de permettre un diagnostic le plus tôt possible.
Si les associations reconnaissent quelques avancées, elles regrettent tout de même un « manque d'ambition » global. « Beaucoup de déclarations d’intention et pas beaucoup de mesures nouvelles », a résumé Arnaud de Broca, président du Collectif Handicaps. « Les annonces ne sont pas à la hauteur des enjeux », estimait également Marie Jeanne Richard, présidente de l’UNAFAM (handicaps psychiques).
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