La vaccination contre le Covid s’ouvre à toute la population dès l’âge de 12 ans en France, le 15 juin. Seul le vaccin Pfizer-BioNTech ayant l'indication dans cette population, l'injection ne pourra se faire qu'en centre de vaccination. Moderna pourrait cependant obtenir cette indication d'ici à la fin du mois de juillet.
Après l’aval, vendredi dernier, de l’Agence européenne du médicament (EMA) autorisant le vaccin Pfizer-BioNTech dès l’âge de 12 ans, la France élargit officiellement sa campagne de vaccination contre le Covid-19 aux 12-18 ans à partir du 15 juin. Une vaccination « non obligatoire », soumise à l’accord parental et qui se déroulera exclusivement en centre de vaccination, a précisé hier soir le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur TF1.
Une décision confortée par les recommandations de la HAS, qui préconisent néanmoins de commencer à vacciner les adolescents présentant des comorbidités à risque de Covid grave, avant d’ouvrir cette vaccination à toute cette frange de population (environ 3,2 millions de personnes). « L’objectif est d’obtenir un niveau de couverture vaccinale élevé et homogène entre les différents groupes de population, que ce soit en termes d’âge ou de territoires, pour éviter des poches d’activité virale élevée », indique Dominique Le Guludec, présidente de la HAS.
Dans un rapport, la HAS décrit les bénéfices à la fois individuels et collectifs de la vaccination dès 12 ans. « D’une part, même si les formes graves sont rares dans cette population, elles peuvent survenir et concernent surtout des jeunes ayant des comorbidités à risque (40 à 75 % d’entre eux), et d’autre part, la vaccination permettra d’éviter des ruptures de la scolarité en présentiel et ses effets délétères sur la santé mentale, la socialisation et l’apprentissage », souligne Élisabeth Bouvet, présidente du Comité technique des vaccinations (CTV) de la HAS. Depuis le début de l’épidémie en France, plus de 4 000 adolescents ont dû être hospitalisés pour Covid (soit un peu plus de 1 % du total des hospitalisations), dont plus de 700 en soins intensifs. « Leur vaccination leur permettra également de protéger un proche vulnérable qui ne peut être vacciné ou qui répond mal à la vaccination », ajoute-t-elle.
L’élargissement de la vaccination vise aussi à améliorer l’immunité collective, et donc à diminuer le risque de voir resurgir des mesures contraignantes à l’automne dans un contexte de circulation de variants plus contagieux. « Le rôle des adolescents dans la transmission du virus est plus faible que celui des adultes mais il n’est pas nul. Or, plus on augmente la couverture vaccinale chez les adultes, plus la transmission va se faire par ceux qui ne sont pas vaccinés, donc les adolescents si on ne les vaccine pas », remarque Élisabeth Bouvet.
Les autorités de santé suivront attentivement la vaccination des adolescents en vie réelle, notamment aux États-Unis où la vaccination dès 12 ans a débuté à la mi-mai et où 6 millions d’entre eux ont déjà reçu leur première injection. D’autres pays se lancent : l’Italie depuis aujourd’hui et Israël à partir de la semaine prochaine. Selon les informations de la HAS, le vaccin Moderna pourrait obtenir une extension d’indication chez les adolescents dès 12 ans durant la deuxième quinzaine de juillet. Reste à savoir si cela permettra la vaccination des adolescents ailleurs qu’en centre de vaccination, notamment dans les pharmacies.
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