Deux avis parus au « Journal officiel » du 21 septembre entérinent la hausse du prix de spécialités à base d'amoxicilline et d'amoxicilline/acide clavulanique pour quatre nouveaux laboratoires. La filiale française des Laboratoires Stada, EG Labo, a en revanche renoncé à cette hausse de prix, ce dont « Le Quotidien du pharmacien » a pu avoir confirmation.
En application des conventions entre le comité économique des produits de santé (CEPS) et les sociétés Zydus France, Cristers, Évolupharm et Teva Santé, les spécialités à base d'amoxicilline et d'amoxicilline/acide clavulanique commercialisées par ces laboratoires voient leur prix augmenter de 10 %. La mesure entrera en vigueur le 1er octobre. Une hausse de prix qui s'appliquera également aux spécialités à base d'amoxicilline et d'amoxicilline/acide clavulanique produites par les laboratoires Biogaran, GSK, Zentiva, KRKA, Sandoz et Arrow, ce qui avait déjà été confirmé par d'autres textes, précédemment publiés dans le « JO ». Ces augmentations concédées par le gouvernement visent à limiter les tensions d'approvisionnement observées sur ces références, après la situation extrêmement tendue observée l'hiver dernier. En revanche, elles s'accompagnent de contreparties imposées aux laboratoires. Ces derniers, s'ils acceptent la hausse de prix, doivent dans le même temps s'engager à fournir une production suffisante, entre novembre et mai, pour écarter tout risque de pénurie.
Deux laboratoires produisant les spécialités visées ne sont pas mentionnés dans les textes réglementaires et ne sont donc pas concernés par cette mesure à l'heure actuelle. C'est le cas d'EG Labo, qui a décidé de refuser cette hausse de prix, comme il l'a confirmé au « Quotidien du pharmacien » : « Nous sommes satisfaits que le CEPS et les autorités aient pris conscience de la nécessité de réévaluer le prix des médicaments génériques. Cette décision permettra de commencer à se rapprocher des tarifs appliqués dans les autres pays européens et de redonner un peu de rentabilité à ces produits à marge très faible même s'il est dommage que seulement deux d'entre eux soient concernées et ce, pour une durée très limitée », précise tout d'abord la filiale française des Laboratoires Stada. « Nous comprenons bien sûr la nécessité de sécuriser les stocks d'antibiotiques pour cet hiver, complète le laboratoire. Cela dit, la mesure a été annoncée par le gouvernement tardivement, au mois d'août, et cela n'est pas compatible avec les délais de production de ce surstock. EG Labo ne peut pas accepter en l’état la proposition du CEPS dans la mesure où notre laboratoire, comme la majorité des autres acteurs du marché, ne fabrique pas lui-même les produits qui font l’objet de l’avenant. Nos fournisseurs ne souhaitant pas, ou ne pouvant pas garantir la fourniture des volumes demandés et aux dates imposées par le CEPS, nous ne pouvons prendre vis-à-vis de ce dernier des engagements dont le respect dépend exclusivement d’un tiers », se justifie EG Labo qui, au regard de tous ces éléments, n'a donc pas signé l'avenant proposé par les autorités.
Un autre laboratoire, Viatris, n'apparaît pas non plus dans la liste des entreprises ayant accepté le principe de respecter des engagements en matière de production en échange d'une hausse du prix des spécialités à base d'amoxicilline et d'amoxicilline/acide clavulanique. Le groupe pharmaceutique issu de la fusion de Mylan et Upjohn n'a pas souhaité donner sa position sur le sujet pour le moment.
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