Un nombre de pharmaciens en hausse, un rajeunissement progressif, 260 officines fermées pour une seule ouverture… L’Ordre des pharmaciens publie les chiffres de la démographie pharmaceutique. En 2024, la dynamique est surtout portée par les adjoints.
L’Ordre des pharmaciens a présenté ce 5 juin les premiers chiffres de la démographie pharmaceutique, toutes sections confondues. Après quelques frayeurs dans la période post-Covid (baisse globale des effectifs, un millier de places vacantes en 2e année d’études de pharmacie, fortes tensions de recrutement), la pharmacie semble globalement plus attractive.
55 693 pharmaciens en officine
En 2024, la pharmacie d’officine comptait 24 270 titulaires (-1,3 % par rapport à 2023, -11,4 % sur 10 ans) et 29 906 adjoints (+ 2,6 % par rapport à 2023, + 8,4 % en 10 ans) en métropole, ainsi que 705 titulaires et 812 adjoints en Outre-mer (+ 2 % par rapport à 2023 et + 13,9 % en 10 ans).
En moyenne, l’équipe officinale se compose en métropole de 1,2 titulaire par officine (constant depuis 14 ans) et de 1,5 adjoint (1,4 en 2023).
À l’échelle de tous les métiers de la pharmacie, les officinaux restent les plus nombreux. Au total, 75 080 pharmaciens sont inscrits à l’Ordre au 1er janvier 2025, toutes sections confondues.
Renouvellement générationnel
Toutes sections confondues, l’âge médian des inscrits est passé de 47 ans à 45 ans. À l’officine aussi, on rajeunit un peu. L’âge moyen des adjoints est de 44,4 ans (-0,2 an par rapport à 2023), quand l’âge moyen des titulaires est de 49,1 ans (-0,1 an). En section D, les moins de 35 ans représentent 29,8 % des effectifs.
Le maillage officinal se tend un peu plus
La France continue de perdre des pharmacies : 260 officines ont été fermées en 2024, contre une seule ouverture, en Seine-Saint-Denis. Cette baisse entraîne de fait une baisse du nombre de titulaires.
Au 1er janvier 2025, il restait 19 627 officines en métropole et 615 en Outre-mer. « Cette évolution peut s’expliquer par différents facteurs, notamment la restructuration du réseau et bien sûr un certain nombre de difficultés, essentiellement économiques, auxquelles les pharmaciens doivent faire face », rappelle Bruno Maleine, président de la section A. « Les fermetures s’accélèrent, surtout en milieu rural. On a un panel de regroupements d’officines, qui concernent surtout les grandes métropoles. Et il y a aussi des fermetures sèches », poursuit-il.
Section D : en plein boom
La section D est sans conteste celle qui se porte le mieux. Les effectifs grimpent en flèche. « Si nous étions 29 906 au 1er janvier 2025, aujourd’hui on sait qu’on dépasse les 30 000 inscrits, annonce Jérôme Parésys-Barbier, président de la section D. Et en plus, ils rajeunissent. Il y a aussi moins d’évaporation. » La section D porte à elle seule 67,9 % des nouveaux inscrits à l’Ordre.
Elle séduit aussi les autres sections : « On a de nombreuses demandes venant de l’industrie ou de la répartition, qui veulent une reconversion. Il y a un effet Covid-19 et les nouvelles missions y sont aussi pour quelque chose, ajoute le président de la section D. Des anciens titulaires sont aussi contraints, ou par choix, de revenir à l’officine. » « Il y a un phénomène nouveau : il y a même des biologistes qui se reconvertissent vers l’officine car ils n'estiment pas leurs compétences assez reconnues par les pouvoirs publics et se considèrent sous-utilisés, explique Philippe Piet, président de la section G. Les pharmaciens biologistes sont dégoûtés de leur métier. »
La section D dépasse aussi la barre des 4 000 intérimaires, du jamais vu. « Certains adjoints veulent avoir de l’expérience avant de s’installer. Ils veulent aller voir ce qui se passe ailleurs et vont un peu en Outre-mer, ou dans d’autres régions », rapporte Jérôme Parésys-Barbier.
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