Auditionné ce matin par la commission d’enquête sénatoriale sur les pénuries, le ministre de la Santé François Braun est revenu sur la liste des 450 médicaments essentiels publiée il y a deux jours et sur la liste de 50 médicaments à relocaliser en France.
Entendu par la commission d’enquête du Sénat ce matin, François Braun a dû expliquer pourquoi et comment la liste de 450 médicaments essentiels, présentée comme le premier objectif de son plan pénurie, a été constituée. « L’établissement des médicaments essentiels nous permet de mieux les identifier, les contrôler et pour chacun d’entre eux réaliser une cartographie des risques depuis la production du principe actif jusqu’à la dispensation en pharmacie. C’est important de le préciser car l’hiver dernier, j’ai pu constater une différence de situation entre des industriels qui affirmaient avoir des stocks et de la production en cours et des pharmaciens qui n’arrivaient pas à avoir le médicament », détaille le ministre.
Pour la constitution de la liste, le premier travail a été mené par la Société française d’anesthésie-réanimation sur 58 molécules avant d’être dupliqué à l’ensemble des spécialités avec la participation de plusieurs sociétés savantes. « Un comité screene l’ensemble des molécules utilisées par une spécialité puis un groupe d’experts note chacun de ces médicaments en fonction de sa criticité pour les patients et de sa fréquence d’utilisation. Il en est ressorti une liste de 400 médicaments essentiels auxquels nous avons ajouté 50 médicaments répondant à un objectif de santé publique, tels que les vaccins ou la pilule abortive. » Cette évaluation « strictement médicale » doit ensuite être combinée à une évaluation de la fragilité industrielle, ce qui a abouti à « la liste cœur dont le président de la République a parlé ». Il s’agit de 50 médicaments dont la production va être relocalisée en France et dont les 25 premiers ont été dévoilés hier.
Sans remettre en cause la méthode, la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT), qui n'a pas participé aux travaux, note toutefois que « certains médicaments ne mériteraient pas nécessairement de figurer dans cette liste, [tandis] que d’autres n’y sont pas », citant notamment l’absence des corticoïdes inhalés alors que « plusieurs inhibiteurs de la pompe à protons y sont mentionnés ».
Ces 450 médicaments essentiels seront-ils soumis à l’obligation de stockage de 2 à 4 mois mise en place pour les 6 000 médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) depuis 2021 ? « C’est l’une des réponses qui pourrait être apportée à l’issue de la cartographie des risques et cela sera étudié pour chaque médicament essentiel. Mais d’une part, une majorité de ces médicaments sont aussi des MITM et doivent déjà répondre à cette obligation de stock, d’autre part il n’y a pas de décision ou de volonté à ce stade de reporter l’obligation d’un stockage de 4 mois pour l’ensemble des médicaments de la liste », répond François Braun. Il rappelle par ailleurs que le stockage passe de 2 à 4 mois pour les MITM qui ont connu des tensions ou ruptures au cours des deux années précédentes, soit actuellement 422 médicaments concernés.
Nomination
Domitille de Bretagne élue présidente de Giropharm
Harmonisation
Objectif Pharma devient wellPharma
Internationalisation
L’Europe : avenir de l’officine française ?
Chambre de discipline
Bilan des plaintes déposées contre les pharmaciens… et des sanctions