Économie de l’officine

Les fermetures de pharmacie toujours trop nombreuses

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Publié le 19/12/2024
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Le nombre élevé de fermetures d’officines n’est pas compensé par les créations, très peu nombreuses
Crédit photo : Marie Bonte

Les fermetures d’officines, dont le nombre a augmenté de 17,5% entre 2022 et 2023, se sont poursuivies en 2024. Signe que l’économie de la pharmacie va mal.

211 fermetures d’officines en 2022, 248 fermetures en 2023, soit une hausse de 17,5 % en un an, selon les chiffres de l’Ordre des pharmaciens… Malheureusement, l’année 2024 semble bien partie pour rester dans cette veine. Selon les données issues du bureau d’études La longue vue, recueillies du 1er février (nombre de fermetures sur le mois de janvier) au 1er décembre (nombre de fermetures en novembre), la France est passée de 20 498 officines sur le territoire au 1er février, à 20 310 au 1er décembre. Soit 188 fermetures en 10 mois. L’analyse mois par mois dénote un pic au 1er avril et au 1er octobre où les fermetures ont concerné respectivement 38 et 33 pharmacies.

Dégradation de la trésorerie

Ce nombre élevé de fermetures d’officines n’est, bien sûr, pas compensé par les créations qui sont très peu nombreuses. C’est donc l’économie de la pharmacie qui va mal, comme l’ont souligné les experts-comptables, le 18 septembre lors de la Journée de l’économie de l’officine organisée par « Le Quotidien du pharmacien » à Paris. S’appuyant sur un échantillon de 95 officines de la région Centre, le cabinet Fiducial a ainsi identifié une baisse de 7,4 % du niveau des trésoreries. Idem pour les résultats de l’enquête de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) dévoilés en octobre : trois quarts des 2 606 sondés (représentant 15 % du réseau officinal) confirment une dégradation du niveau des trésoreries entre août 2023 et août 2024. Autre chiffre édifiant : près de 20 % des officinaux déclarent leur trésorerie dans le négatif, contre environ 12 % en août 2023. Comme l’analyse Philippe Besset, deux catégories de pharmaciens ont particulièrement souffert entre 2023 et 2024. « Ceux qui ont acheté au cours des deux années précédentes, durant les années Covid, et ceux qui sont installés en centre-ville. Ces derniers ont davantage subi une hausse de leurs charges que les pharmaciens en zones rurales », détaille le président de la FSPF.

En parallèle, on observe l’ascension des mégapharmacies au sein du réseau officinal, constate le bureau d’études La longue vue. Aujourd’hui, 80 officines détiennent une surface de vente de plus de 300 m2 et un chiffre d’affaires de plus de 10 millions d’euros. Majoritairement orientées sur les produits de parapharmacie, elles soutiennent aussi une offre en services (nouvelles missions). Logiquement, ces mégapharmacies sont surtout implantées dans les zones fortement peuplées : 67 sont installées dans un grand centre urbain, 5 dans une ceinture urbaine et 2 dans des petites villes.

Charlotte Demarti

Source : Le Quotidien du Pharmacien